Les habitants du site des chalets se trouvant au quartier « Eddoum », relevant de la commune de Bordj El Kiffan, ont bloqué durant une bonne partie de la journée de jeudi la route nationale 24. En effet, en début d'après-midi, des dizaines de résidants de ces chalets ont opté pour cette démonstration de rue pour protester contre la vulnérabilité de leur site aux inondations. « C'est la deuxième fois en dix jours que nos chalets sont envahis par les eaux de pluie », affirme un résidant, et d'ajouter, « nous avons à maintes reprises réclamé notre relogement définitif, en raison de la vétusté de ces chalets qui sont devenus inhabitables d'une part, et de l'autre, en raison de ces inondations récurrentes qui surviennent à chaque fois que la saison hivernale pointe le nez » ; un autre résident dira : « Nous avons droit à des logements décents, et comme nos multiples réclamations n'ont abouti à rien, nous avons comme ultime et dernier recours pris l'initiative de bloquer la route ». Les protestataires ont, aux environs de 13 h, barricadé la route à l'aide de troncs d'arbre et de blocs de pierre, et ils ont incendié des pneus. La circulation routière a été ainsi perturbée dans les deux sens de la voie, où l'on a constaté une file de véhicules sur plusieurs kilomètres. Plusieurs automobilistes venant de Bordj El Kiffan ou de Bordj El Bahri ont dû rebrousser chemin, sans toutefois comprendre grand-chose à la situation. « Les services de sécurité n'ont pas assuré un minimum d'organisation pour dévier la circulation, ou du moins informer les automobilistes sur ce qui se passait réellement », assure un automobiliste. Sur les lieux, les frondeurs ont scandé des slogans contre les responsables de la wilaya qui, selon leurs propos, « n'ont même pas daigné faire le déplacement pour entendre notre réclamation ». Le site où sont implantés ces chalets se situe en fait à environ deux mètres en dessous de la chaussée, ce qui en fait un véritable réceptacle aux eaux pluviales. S'ajoute à cela l'étendue de la superficie qui ne permet pas une bonne évacuation de l'eau ; cette situation remet en cause totalement le choix de l'assiette qui s'avère en fin de compte inadéquate pour accueillir de telles habitations. Sur les lieux, un imposant dispositif antiémeute a été déployé par la Gendarmerie nationale pour contrer les manifestants. Il s'en est fallu de peu pour que des affrontements éclatent, tant les jeunes étaient prêts à en découdre avec les forces de l'ordre. Quelques personnes sages qui sont intervenues ont réussi à calmer les esprits. La foule de jeunes s'est progressivement dispersée et permis aux forces de l'ordre de dégager la route. Jusqu'à hier à la mi- journée, les forces antiémeute n'ont pas quitté la brigade de gendarmerie se trouvant à proximité du site en ébullition.