A cet égard, à la fin de l'année écoulée, en novembre, le Fonds national d'investissement a retiré l'aménagement de la ZA à l'Aniref, l'agence gouvernementale spécialisée en la matière. Les atermoiements de cette dernière ont tant et si bien intrigué que d'aucuns ont suspecté d'occultes et vénaux marchandages sur la passation de son marché. En fait, la décision de disqualifier l'Aniref sur Tamzoura a également concerné toutes les autres ZA en souffrance d'aménagement à travers le pays. De la sorte, l'enveloppe de 4,9 milliards de dinars consacrée aux travaux a été inscrite au compte du wali, qui a aussitôt désigné, fin décembre, le directeur des travaux publics (DTP) pour faire aboutir le projet, la direction de l'industrie et des mines assurant le suivi de la réalisation. Sollicité, le DTP explique qu'il s'est d'abord appliqué à assainir les devis de réalisation. Par ailleurs, comme les travaux doivent être impérativement livrés en 2018, pour les accélérer, il a été effectué un allotissement de la zone en quatre lots en plus de ceux des ouvrages hydrauliques, d'électricité et de gaz pour quatre intervenants. Par ailleurs, selon les directives ministérielles qui ont allégé exceptionnellement la procédure de passation de marché, les candidatures à l'appel d'offres sont restreintes à une liste réduite d'entreprises implantées localement et reconnues comme étant les plus performantes. De la sorte, selon les perspectives les plus optimistes, les travaux d'aménagement débuteront en avril. Pour rappel, la ZA a été nominalement créée en 2001 sur 205 ha répartis en 285 lots. Mais, ce n'est qu'en 2016 que son aménagement a été véritablement à l'ordre du jour, avec le branle-bas de combat gouvernemental pour lancer l'investissement productif. Ainsi, 155 ha de la superficie totale de la ZA ont été attribués à 127 projets industriels, dont 76 sont entrés en réalisation, alors que 2 sont déjà en production. L'ennui dans l'affaire, c'est que l'aménagement de la ZA promis aux investisseurs ne s'est pas traduit dans les faits. Le projet a même été victime d'un gel, à l'instar de nombreux autres. Pour contourner l'absence d'amenée d'eau et d'électricité, les investisseurs ont été autorisés à foncer des puits. En outre, à titre provisoire, une cabine mobile a été rapportée. Sur ses 40 mégawatts, 30 ont été accordés aux trois projets les plus avancés. L'actuel wali a obtenu du P-DG de Sonelgaz de faire le déplacement à Témouchent pour lever les contraintes que subit le projet. Les entreprises qui sont entrées en production sont la SARL Ozmert Algeria, pour la réalisation d'un complexe d'aciérie et un laminoir. La seconde est la SARL MDAF Travaux publics, pour la production de parpaings, pavés, ourdis et bordures de trottoir. Quant aux investisseurs n'ayant pas engagé de travaux depuis 2016, un assainissement est en vue pour les déchoir de leurs concessions. Il reste cependant l'épineux cas de la société turque Emin Auto, de montage de véhicules utilitaires. Elle a été installée sur site, mais sans l'accord formel des services du ministère de l'Industrie et des Mines et du Conseil national de l'investissement. Cependant, malgré les promesses informelles lors de son installation sur le site, elle n'a pas figuré en décembre sur la liste des cinq entreprises autorisées à investir. La révision de cette liste, promise pour fin janvier sortira-t-elle le projet de l'ornière ? Enfin, il y a lieu de noter que le nombre de postes d'emplois attendus sur la zone est de 8216. Le chef de l'exécutif de wilaya s'est engagé à ce que ceux-ci profitent en priorité aux demandeurs d'emploi de la région de Tamzoura, puis à ceux de la wilaya, l'objectif étant d'éponger le chômage localement.