Un établissement scolaire avec un gros effectif de 1300 scolarisés. Le chiffre montre les proportions d'un important établissement du secondaire qui rivaliserait avec le grand lycée d'El Hammadia. Mais il s'agit d'une école primaire qui gonfle sous la poussée des élèves. L'école des chouhada Chalal, dans la ville de Béjaïa, fonctionne à l'étroit et avec des classes des plus surchargées. 56 élèves s'entassent dans une seule classe. Les 48 autres élèves qui se regroupent dans l'une des quatre classes d'examen, celles de la 5e année, sont «chanceux» de ne pas se serrer à l'instar de leurs camarades des autres niveaux. Les élèves préscolarisés sont une cinquantaine par classe, dépassant allègrement, d'une vingtaine, la norme admise dans le pays. A cela s'ajoutent neuf autistes, soit l'un des plus consistants nombres de cette catégorie d'élèves qu'une école algérienne accepte de recevoir. Ce sont autant de chiffres que nous avons eus de la part du directeur de cette école, Belkheir Tahar, qui a interpellé les autorités sur la nécessité d'entreprendre l'extension de l'établissement. «Cela nécessite une intervention urgente», soutient-il. «Pour l'extension, il y a un terrain de 1100 m² attenant à l'école», nous apprend-il. Sur ce terrain se trouve un logement de fonction occupé et appartenant au secteur de l'éducation. Sa qualité d'élu à l'APW a servi au directeur d'interpeller, en pleine session, le wali qui avait promis de se déplacer pour voir de plus près le problème, mais sans suite. «APC, APW, wali… tout le monde a été saisi par courrier», précise Belkheir Tahar. L'école «Russel», que l'on désigne aussi par le nom que les habitants retiennent toujours du quartier, reçoit 80% de ses élèves de Tala Markha, une cité voisine. L'association des parents d'élèves s'est impliquée dans la sensibilisation sur ce problème de surcharge en proposant un autre terrain à Tala Markha, que l'Etat peut acquérir auprès d'un privé pour la construction d'une nouvelle école. A défaut de l'extension souhaitée, les pouvoirs publics permettront, avec l'érection d'une école primaire à Tala Markha, la stabilisation sur place des enfants du quartier et, du coup, le désengorgement de l'école des chouhada Chalal. De la sorte, ils éviteront aux élèves, dont les 200 du préscolaire, la fatigue des déplacements et l'encombrement qui se crée chaque jour devant l'école, par laquelle passe une voie de circulation, et où se regroupent les parents qui viennent chercher leurs enfants aux heures des sorties de cours. «Le problème risque de se compliquer l'année prochaine», prévient le directeur de cette école trop sollicitée. Selon lui, elle «est la plus chargée à l'échelle nationale».