Rôle des leaders religieux dans la réponse à l'épidémie du VIH/SIDA à travers la Déclaration du Caire (2004) », en partenariat avec la direction des affaires religieuses de la wilaya de Annaba. Tel est l'intitulé du thème débattu jeudi dernier au cours d'une conférence organisée à l'initiative de l'association AnisS de lutte contre le Sida et la promotion de la santé. Cette rencontre, tenue dans le cadre de la campagne lancée récemment et baptisée « Le mois de la prévention », a été animée par Dr Alla-Eddine Hamaoui, recteur de l'Institut des Sciences Islamiques de Damas et conseiller du Programme de lutte contre le Sida dans le monde arabe, a vu la participation d'imams, de juristes et d'acteurs dans la prévention des wilayas de Annaba, Skikda et Guelma. Cette rencontre qui s'insère dans le travail ciblant les milieux religieux (imams et mourchidate), revêt assurément une importance capitale dans la levée des obstacles sociétaux à la lutte contre le Sida, attribués à tort à la religion. Les représentants de l'association AnisS déclarent, d'ailleurs, que dans ce domaine la religion ne doit pas être une partie du problème mais une partie de la solution. Durant son intervention, le Dr Alla-Eddine Hamaoui a insisté sur la nécessité de mobiliser les leaders religieux concernant le Sida, particulièrement pour encourager, d'une part, la solidarité et la défense des droits des personnes vivant avec cette maladie, loin de toute discrimination (dont elles sont victimes) et d'autre part, promouvoir les comportements sans risque. En évoquant la « Déclaration du Caire », signée par 400 leaders religieux, musulmans et chrétiens de premier ordre dans le monde arabe, sous le parrainage de la Ligue arabe et sur initiative du Plan des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Dr Hamaoui a souligné que ces leaders ont mis l'accent sur quatre points fondamentaux s'articulant autour du respect de la dignité humaine quelles que soient la situation sociale, l'identité ou la maladie, sans discrimination ni stigmatisation et l'importance de la prévention pour freiner l'extension de la maladie à travers l'appel à l'abstinence et à la fidélité. Les leaders religieux signataires déclarent d'autre part leur compréhension de la promotion de l'usage du préservatif par les médecins et les acteurs de la prévention. Cela a été réitéré par le conférencier. La Déclaration comporte aussi les points relatifs au droit de toutes les catégories de la société à accéder aux services de prévention des IST/Sida, de dépistage et de santé de qualité, ainsi que la nécessité de mobiliser l'ensemble des autres leaders de la société dans le combat contre cette épidémie (juristes, médias et société civile en l'occurrence). Il convient de souligner que les bénévoles de l'association en question ont bouclé, vendredi, à l'auberge de jeunes de Tonga, dans la wilaya d'El Tarf, la première phase de la campagne régionale de prévention des IST/Sida, intitulée « Le mois de la Prévention », lancée le 16 mars dernier. Ainsi, cette première phase ayant coïncidé avec les vacances scolaires a permis de cibler 8 500 jeunes au niveau des parcs d'attractions, des aires de loisirs, des clubs hippiques, des auberges de jeunes et des centres de formation professionnelles des wilayas de Annaba, d'El Tarf, de Skikda, Guelma et Souk Ahras. Les bénévoles entameront aujourd'hui la deuxième étape qui ciblera en priorité les jeunes scolarisés (lycées et cités universitaires). Au terme de cette opération, dont la clôture est prévue pour le 16 avril, l'association s'est fixé pour objectif de sensibiliser 50 000 jeunes à travers ces wilayas.