La Russie, qui a refusé de participer à cette conférence, organise aujourd'hui à Sotchi une rencontre sur la Syrie à laquelle prendront part, entre autres, les présidents iranien et turc. A l'initiative des Etats-Unis, une soixantaine de pays sont en réunion depuis hier à Varsovie, en Pologne, pour une conférence sur la stabilité au Moyen-Orient. La question de la pression à mettre sur l'Iran prendra la part léonine de cette rencontre de deux jours. Ainsi, seront encore mis en relief les divergences entre Washington et ses principaux alliés européens, à propos des appels du président américain, Donald Trump, à étrangler l'économie iranienne. Les puissances européennes n'envoient à Varsovie que des représentants de rang inférieur, hormis le chef de la diplomatie britannique, Jeremy Hunt, qui veut aborder la crise humanitaire au Yémen. L'organisation d'opposants iraniens, les Moujahidine du peuple, sera présente. Retirée en 2008 par la justice européenne de sa liste des organisations terroristes, une démarche imitée par les Etats-Unis en 2012, l'organisation a été créée en 1965 avec pour objectif de renverser le régime du shah, puis le régime islamique. Initialement, la conférence est consacrée à «l'influence déstabilisatrice» de l'Iran au Moyen-Orient. Mais une telle vision n'a pas suscité l'intérêt escompté. Ce qui a contraint Washington et Varsovie à élargir l'agenda à la stabilité au Moyen-Orient. Pour le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, l'Iran reste le principal sujet. L'essentiel du programme de la conférence est attendu aujourd'hui avec des interventions prévues des vice-président et secrétaire d'Etat américains, Mike Pence et Mike Pompeo, de Netanyahu ainsi que des groupes de travail. «C'est une coalition internationale bâtie pour assurer l'importante mission de réduire les risques venus du Moyen-Orient depuis bien trop longtemps», a déclaré Mike Pompeo mardi à son arrivée en Pologne. A part Israël, les pays arabes rivaux de l'Iran et l'administration Trump, tous les autres pays, y compris la Pologne, soutiennent toujours l'accord sur le nucléaire conclu en 2015, prévoyant d'alléger les sanctions contre l'Iran en échange du gel de son programme nucléaire. «L'Union européenne et les Etats-Unis perçoivent les mêmes menaces au Moyen-Orient, nous différons parfois sur la manière de résoudre ces crises», a déclaré mardi le ministre des Affaires étrangères polonais, Jacek Czaputowicz, lors d'une conférence de presse commune avec son homologue américain. La Pologne, dont l'Iran a convoqué le chargé d'affaires à Téhéran pour lui signifier son hostilité à cette rencontre, a soutenu que la République islamique n'est pas l'unique sujet de la conférence. «L'UE n'a pas suffisamment de poids politique pour réellement tenter d'influencer la situation au Moyen-Orient», a aussi indiqué le chef de la diplomatie polonaise, ajoutant que tous «les pays démocratiques» devaient se joindre pour résoudre les questions pendantes de longue date dans cette région. Ceci dit, la Russie, qui a refusé de participer à cette conférence, organise, aujourd'hui à Sotchi, une rencontre sur la Syrie, d'où Donald Trump prévoit de retirer les soldats américains. A cette occasion, le président russe, Vladimir Poutine, rencontrera ses homologues iranien, Hassan Rohani, et turc, Recep Tayyip Erdogan. Membre de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan), la Turquie a indiqué qu'elle n'enverrait que des membres de son ambassade à la conférence de Varsovie. Pour sa part, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a estimé hier que la conférence de Varsovie, qui a notamment pour objectif de mettre la pression sur l'Iran, est «mort-née». «Il s'agit d'une nouvelle tentative des Etats-Unis pour continuer avec leur obsession de l'Iran qui est infondée», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Téhéran.