Les cours du pétrole ont terminé en hausse après avoir évolué une partie de la séance en retrait, rebondissant après un discours du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu affirmant détenir des "preuves concluantes" d'un programme nucléaire iranien secret. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, dont c'est le dernier jour de cotation, a fini à 75,17 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 53 cents par rapport à la clôture de vendredi et à un nouveau plus haut depuis fin novembre 2014. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance a pris 47 cents à 68,57 dollars. Le cours du Brent a pris sur le mois d'avril quasiment 7% tandis que le WTI a avancé de presque 6%. M. Netanyahu, virulent détracteur de l'accord international sur les activités nucléaires de l'Iran et allié du président américain Donald Trump, a affirmé lundi en direct à la télévision israélienne que son pays disposait de nouvelles "preuves concluantes" d'un programme secret iranien pour se doter de l'arme nucléaire. "Le discours de M. Netanyahu ne fait que renforcer l'attente du marché quant à la réimposition de sanctions américaines contre l'Iran le 12 mai", a commenté James Williams de WTRG, qu'il estime désormais "probable à 80%". M. Trump doit décider à cette date de sortir ou non de l'accord international conclu il y a trois ans avec l'Iran. Téhéran avait dénoncé plus tôt lundi la répétition d'accusations américaines "infondées" après les propos tenus la veille en Arabie saoudite par le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo sur l'"ambition" hégémonique prétendue de l'Iran au Moyen-Orient. M. Pompeo a clairement affiché dimanche la position des Etats-Unis lors de brèves visites en Arabie saoudite et en Israël, deux alliés stratégiques de Washington qui considèrent l'Iran comme leur ennemi et sont hostiles à l'accord sur le nucléaire. "Le retour des sanctions américaines est désormais quasiment acquis", a estimé Stephen Brennock, analyste de PVM, ajoutant que cela aurait pour conséquence de diminuer l'offre quotidienne de pétrole d'un million de barils sur le marché mondial. Les prix avaient été lestés un peu plus tôt en séance par la publication vendredi par l'entreprise Baker Hughes du nombre de puits de pétrole actifs aux Etats-Unis. Selon ces données hebdomadaires, le nombre de puits a augmenté de cinq unités ce qui laisse envisager que la production américaine, qui enchaîne déjà les records, va encore augmenter.
Baisse en Asie Les cours du pétrole étaient orientés à la baisse, lundi en Asie, après une hausse du nombre de puits en activité aux Etats-Unis, mais le recul était tempéré par le risque de nouvelles sanctions américaines contre l'Iran. Vers 05h00 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en juin, reculait de 22 cents à 67,88 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, également pour juin, perdait 51 cents à 74,13 dollars. Selon le rapport hebdomadaire de la société américaine Baker Hughes publié vendredi, le nombre de puits actifs de forage de pétrole dans le pays a encore progressé cette semaine, de 5 unités pour atteindre 825 puits. Signe d'une augmentation encore plus marquée de la production dans les mois à venir. Mais les prix continuaient d'être soutenus par les tensions géopolitiques impactant le Moyen-Orient. "Les prix du pétrole devraient baisser légèrement aujourd'hui du fait de la réaction des marchés à la hausse des activités de forage aux Etats-Unis, mais les prix continueront d'être soutenus jusqu'au 12 mai 2018", a estimé Benjamin Lu, analyste chez Phillip Futures. Le président américain Donald Trump, fervent opposant à l'accord nucléaire signé en juillet 2015 entre l'Iran et six grandes puissances, doit annoncer le 12 mai s'il se retire de cet accord, pour réimposer ensuite les sanctions unilatérales américaines contre Téhéran suspendues depuis son entrée en vigueur.