Trump montre au monde sa constance sur le nucléaire iranien La décision de Donald Trump a été fustigée par l'ancien président Barack Obama, signataire de l'accord sur le nucléaire iranien, qui considère que son successeur a commis «une grave erreur» dont les conséquences risquent d'être dommageables pour les Etats-Unis eux-mêmes. Au lendemain de la douche froide générée par la décision du président américain Donald Trump qui a opté pour le retrait de l'accord sur le nucléaire iranien, les réactions pleuvent en même temps que s'exprime une profonde inquiétude quant aux conséquences éventuelles de cette politique. Hormis Israël et l'Arabie saoudite qui n'ont pas caché leur joie et rivalisent de compliments à l'adresse du président Trump qui a fait un choix «courageux» et «responsable», la plupart des capitales dans le monde, et tout particulièrement européennes, ont multiplié les critiques quand ce ne sont pas les avertissements. Et pour cause, le maximalisme du président américain est tel qu'il ne se contente pas de déchirer l'accord, d'aggraver au maximum les sanctions contre l'Iran dont les avoirs (plus de 100 milliards de dollars) sont séquestrés dans les banques des Etats-Unis, mais en plus, il a choisi d'étendre les sanctions aux entreprises européennes qui s'aventureraient à poursuivre leurs activités avec Téhéran. Il est pourtant seul, avec Israël et les pays du CCG à qualifier l'accord d'«horrible», l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) ayant encore assuré hier que l'Iran «remplit totalement ses obligations» et qu' «il est soumis au régime de vérification le plus fiable au monde». D'où une vive réaction de Paris qui refuse à Washington cette prétention d'être «le gendarme du monde», suivie par Londres qui appelle les Etats-Unis à «ne pas empêcher le bon fonctionnement de l'accord» et par Berlin où la chancelière Angela Merkel a affirmé que «les Européens vont respecter l'accord et qu'ils feront tout pour que l'Iran s'en tienne à ses engagements». Mais les 27 pays de l'Union européenne ont-ils vraiment les moyens de s'opposer au diktat américain? Federica Mogherini qui ne cache pas sa colère à ce sujet assure que oui. L'ayatollah Khameneï en doute, et il a du coup exigé «des garanties réelles» pour éviter qu'ils «fassent le même coup» que les Américains. Téhéran estime ainsi que la signature d'un président américain n'est plus un gage de loyauté et que les engagements des Etats-Unis ne sont que de la poudre aux yeux. Un message qui risque d'être déjà parvenu à Pyongyang où le tout nouveau secrétaire d'Etat, Mike Pompeo, transfuge de la CIA, s'est rué, après un bref séjour en Israël, pour préparer officiellement le prochain sommet Kim Jong-Un - Trump mais aussi pour tenter de rassurer les Nord-Coréens sur la solvabilité de l'administration Trump. Celle-ci a été fustigée par l'ancien président Barack Obama, signataire de l'accord sur le nucléaire iranien, qui considère que son successeur a commis «une grave erreur» dont les conséquences risquent d'être dommageables pour les Etats-Unis eux-mêmes. Affaiblir ou tenter d'affaiblir l'Iran dont la montée en puissance, ces dernières années, a accru les craintes de Netanyahu qui a exercé une pression constante et brutale sur Trump et son entourage pour obtenir leur adhésion à son programme politique et militaire dans la région ainsi que les peurs de l'Arabie saoudite, engluée dans le bourbier yéménite et vaincue en Syrie, va entraîner immanquablement la région du Moyen-Orient dans la zone des tempêtes. Washington qui n'est plus dépendant du pétrole saoudien veut y maintenir sa domination dont profite le complexe militaro-industriel américain, d'une part, et gagner le bras de fer engagé avec la Russie dans les conflits en Irak et en Syrie, d'autre part. Moscou a commenté la décision de Trump en soulignant qu'elle constitue «une menace pour la paix». «Nous sommes profondément déçus par la décision» a déclaré le MAE russe qui ajoute «nous sommes extrêmement inquiets que les Etats-Unis agissent contre l'avis de la plupart des Etats (...) en violant grossièrement les normes du droit international». D'aucuns s'interrogent sur l'attitude de la Russie en cas d'attaque contre l'Iran, comme semble le vouloir à tout prix Israël qui souhaite entraîner avec lui les Etats-Unis dans cette aventure périlleuse. Or, la situation risque de se détériorer à toute vitesse, en témoigne l'attaque sioniste contre des installations des forces alliées de la Syrie, mardi soir, entraînant 15 morts dont 8 Iraniens et la destruction de plusieurs missiles israéliens par la défense aérienne syrienne. En soulevant le couvercle de la boîte de Pandore moyen-orientale, le président Trump va-t-il mettre le feu aux poudres dans une région prête à exploser au moindre incident et peut-il, en même temps gagner le pari d'une confiance réciproque dans le processus de désescalade engagé avec la Corée du Nord? Rien n'est moins sûr, désormais.