Le sélectionneur national, Rabah Saâdane, est en mission en Europe à partir d'aujourd'hui. Dans l'entretien qu'il nous a accordé avant son départ, il parle de ce qu'il compte faire au cours des prochains jours et semaines en prévision du grand rendez-vous de l'été prochain. Monsieur Saâdane, vous repartez en mission en Europe. Peut-on connaître l'objectif de cette tournée ? Cette mission d'une semaine en Europe a un double objectif : le premier, sportif, et le second d'ordre purement organisationnel. Pour le premier, il s'agit de voir à l'œuvre un jeune qui joue à Valenciennes et qui est bon (il y a deux joueurs algériens qui évoluent dans ce club, Kadir Fouad et Khiter Saïd). On m'a dit beaucoup de bien de lui. Le second objectif de la mission, c'est d'inspecter les deux sites qui vont accueillir les Verts lors des deux prochains stages en Suisse et en Allemagne. J'accompagne le président de la Fédération, Mohamed Raouraoua, dans cette mission. Est-ce à dire que la prospection, en Europe du moins, est achevée ? Nous avons pris tout notre temps pour bien la mener. Nous sommes sur la brèche depuis environ deux mois. Nous avons procédé à une large prospection et vu tous les joueurs qui pouvaient nous intéresser. Globalement, cette étape est achevée. Il reste à peu près une semaine de travail dans ce domaine (prospection). A mon retour, c'est-à-dire dans une semaine, la liste des 30 joueurs à envoyer à la FIFA sera déterminée. A la fin du mois d'avril, et au maximum vers le 10 mai et la fin des championnats en Europe, la liste définitive des 23 joueurs sera connue. D'ici là, la prospection ne concernera que les pros ? Pas du tout ! Les joueurs locaux figurent en bonne place dans les priorités de l'heure. Chaque semaine, les membres du staff technique sont sur les stades pour suivre leur évolution. Je vais me déplacer en Libye avec la sélection A' afin de voir les joueurs susceptibles d'être intégrés en équipe nationale. C'est aussi une source de motivation pour eux. Le fait de savoir que le sélectionneur national est proche d'eux va les motiver et je compte beaucoup sur cet aspect pour que nos joueurs donnent le meilleur d'eux-mêmes. Pouvez-vous nous dresser un bilan du scooting effectué en Europe au cours des dernières semaines ? Le bilan final sera dressé après mon retour. Il est prématuré, je crois, d'avancer des certitudes. Nous avons vu plusieurs joueurs pros, pratiquement tous ceux dont la presse a évoqué le nom au cours des dernières semaines. Depuis, il y a eu un suivi régulier par différents canaux. Le choix final se fera en fonction de nombreux critères (talent, forme, performance, compétitivité, polyvalence, moralité, âge...). On a pris tout notre temps afin de réduire au maximum la marge d'erreur. Il y a un problème dont tout le monde parle : c'est la situation de nombreux joueurs pros qui ne jouent pas, ou pas assez avec leurs clubs, pour cause de blessure ou de choix de leur coach. Que préconisez-vous de faire si la situation perdure jusqu'à la Coupe du monde ? L'interrogation est légitime et la réponse à cette situation n'est pas facile du tout. J'ai adressé aux concernés le message suivant : « Travaillez très fort dans vos clubs. N'abandonnez jamais ». Lors du premier stage en Suisse, on fera une évaluation objective. On verra dans quel état ils seront. Sur place, grâce à des tests, on mesurera beaucoup de choses. Qui est compétitif et qui ne l'est pas ? Il y a différentes méthodes pour combler certains handicaps. Toutes les sélections qualifiées à la Coupe du monde seront confrontées à ce type de problème. A la mi-mai s'arrêteront les championnats et les joueurs accuseront automatiquement un degré de fatigue qu'il faudra résorber rapidement. La saturation, la fatigue, les blessures, la baisse de forme, le retard dans la préparation seront le lot de toutes les sélections. A nous de trouver les solutions à ce type de tracas. L'autre objectif de ce voyage, c'est la visite, une dernière fois, des sites. Est-ce à dire que le choix n'est pas encore fait ? Le président a décidé qu'il faut se rendre de nouveau sur les lieux (Suisse et Allemagne) pour valider les choix. Vous savez, dans toute opération de ce type, il faut se prémunir contre toute surprise de dernière minute. Nous mettrons à profit notre séjour en Allemagne pour fixer le choix sur le terrain où aura lieu le match amical face aux Emirats arabes unis (5 juin). Beaucoup de choses se disent sur votre relation avec le président de la Fédération. Beaucoup avancent qu'elles ne sont pas bonnes. Est-ce vrai ? C'est du n'importe quoi ! Cela participe de la déstabilisation de l'équipe nationale. Il ne faut pas croire que la bonne tenue de l'équipe nationale fait le bonheur de tout le monde. Je rassure l'opinion, nous sommes sur la même longueur d'onde, et nous travaillons dans la sérénité totale. Tout est O.K.