Les propriétaires de fusils de chasse de la commune de Naciria, se disent « très outrés par le retard mis par les pouvoirs publics qui tardent à nous restituer nos biens (fusils de chasse) qui nous ont été confisqués depuis plus de dix-sept ans par les autorités ». Les plaignants dont le nombre dépasse 500 dénoncent le « mépris affiché à notre égard par les pouvoirs publics qui continuent de faire la sourde oreille à notre revendication, qui est pourtant des plus légitimes ». « Ils nous ont trahis ! », telle est la phrase qui revenait sur les lèvres de ces nostalgiques de la chasse. Une phrase lourde de sens, qui fait rappeler à plus d'un la mobilisation et la confiance dont a fait preuve cette catégorie de citoyens qui a accepté de remettre aux autorités son bien le plus cher, dans une conjoncture où se sécuriser fut l'unique souci de tout un chacun. Dans une pétition adressée, il a quelques semaines au wali de Boumerdès, les contestataires, représentés par l'Association des chasseurs de Sidi Ali Bounab, soutiennent que les raisons justifiant la confiscation de leurs armes ne sont plus de mise aujourd'hui. « En janvier 1993, lorsque nous nous sommes présentés à la brigade de gendarmerie pour déposer nos fusils, on nous a signifié que la mesure est dictée par les conditions de sécurité d'alors, mais aujourd'hui tout a changé. Nos vergers et nos champs sont de tout temps ravagés par les sangliers qui sont d'ailleurs les seuls à profiter du déni de droit dont nous sommes victimes », s'indignent-ils avec ironie. En février dernier, des dizaines d'entre eux avaient improvisé une action de protestation devant le siège de la daïra pour attirer l'attention des responsables sur leur revendication. « Le chef de daïra nous a promis de transmettre notre requête aux autorités concernées, mais aucune nouvelle ne nous est parvenue pour le moment », nous confie Abdelkader, passionné de la chasse de la région.