Plus de 9000 fusils de chasse avaient été confisqués par l'Etat en 1993 dans la wilaya de Bouira. Les propriétaires des fusils de chasse confisqués par l'Etat en 1993, suite à la dégradation des conditions sécuritaires, sont revenus à la charge, la semaine dernière, en tenant un sit-in au niveau de la place centrale de Bouira. Cette action fait suite au refus des responsables, notamment au niveau de la wilaya, de tendre l'oreille à ces citoyens. En effet, plusieurs actions ont été initiées par les concernés, dont une marche organisée vers le siège de la wilaya, il y a de cela à peine un mois. Les protestataires qui dénoncent l'attitude autiste des pouvoirs publics semblent bien remontés – cette fois-ci – contre ce qui est qualifié « d'injustice à l'égard de simples paysans à qui l'Etat a confisqué leurs biens sans aucune raison valable, au moment où d'autres citoyens sont autorisés à acheter des fusils ». Le besoin se fait pourtant pressant, à en croire les protestataires, agriculteurs pour la majorité, qui se plaignent des dégâts occasionnés à leur culture par suite de la prolifération des sangliers auxquels ils ne peuvent faire face sans leurs fusils. Nos interlocuteurs, parmi les représentants de cette frange dénonçant « la politique des deux poids deux mesures des autorités », ont annoncé la création prochaine d'une association à même de prendre leur défense pour revendiquer la restitution de ces armes ou leur indemnisation. Nos vis-à-vis regrettent par ailleurs, le fait que tous les responsables saisis sur cette affaire, allant du wali jusqu'au président de la République, n'ont pas jugé utile de répondre à leur doléance somme toute légitime. Le wali ne les a même pas reçus au moment où le président de la République à qui, quelques trois mille lettres ont été envoyées l'année passée, n'a pas réagi à cette affaire. En tant que premier responsable du pays, à même de pouvoir débloquer la situation, le chef de l'Etat n'a pas réagi officiellement à cette doléance. Pour rappel, ce sont plus de 9000 fusils qui ont été confisqués et dont les propriétaires n'ont eu aucun signe quant à une éventuelle indemnisation. Pourtant, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, que nous avons, nous-mêmes, interrogé à ce propos, lors de la visite du Président à Bouira, en juillet 2008, avait mis en perspective l'éventualité d'un règlement de cette situation visiblement gênante. Ce dernier, en réponse à notre question, dira que l'Etat procédera-au moment opportun-« soit à la restitution ou à l'indemnisation des concernés ». Depuis, rien n'est venu soulager les propriétaires de ces fusils, et les différentes initiatives prises, dont même des questions écrites qui ont été adressées au gouvernement par des députés à l'APN, n'ont reçu aucune réponse.