Comme à son habitude, le Club de réflexion et d'initiative, CRI, s'est impliqué pleinement, cette fois-ci dans l'affaire des démolitions du vieux bâti de Souika, une action dirigée par l'administration constantinoise, et qui a eu une réprobation quasi générale quant à la célérité avec laquelle des pans entiers de l'histoire séculaire de la ville ont été abattus. Le film projeté, qui montre les dégâts occasionnés par le zèle des démolisseurs, reste un modèle du genre puisqu'il n'a à aucun moment cherché à juger ni à justifier. C'était tout simplement des drames humains qui se jouaient sous l'œil vigilant, mais neutre d'une caméra qui voulait reproduire la détresse des petites gens victimes de la cruauté des « loueurs-escrocs » ou de l'implacabilité d'une administration sourde et aveugle. « Nous n'avons pas voulu réagir à chaud, dira le président du CRI. On a préféré faire notre petite enquête avec des spécialistes pour échapper au mouvement de récupération qui est en train de se tisser autour de cette tragédie. Nous avons voulu livrer à la presse et aux amoureux de Constantine un travail sans complaisance qui se veut objectif et qui n'aura comme finalité que d'aider, en association avec toutes les âmes de bonne volonté, notre ville meurtrie. » Un message qui a eu un effet sur l'assistance, une assistance divisée entre les « pour » et les « contre » la démolition du vieux bâti, chacun apportant des arguments qui ne sont pas forcément les siens. Il reste que le plus important est l'adhésion de tous pour un avenir meilleur pour la vieille ville, telles l'initiative apolitique du CRI et la disponibilité des cadres d'Algérie Télécom, et à leur tête leur premier responsable, qui s'impliquent avec armes et bagages, à chaque fois que la médina le demande.