En marge de la communication « La passion de défendre » animée hier à l'auditorium de l'université Ferhat Abbas de Sétif, devant un panel de personnalités – anciens élèves du lycée Mohamed Kerouani (ex-Albertini) –, Jacques Vergès, le célèbre avocat, a donné une conférence de presse. Les relations entre l'Algérie et la France et la question de la repentance de la France coloniale ont été les points forts de la rencontre. Avant de répondre aux questions de la presse, l'ex-avocat du FLN, qui a tenu en haleine une assistance aussi nombreuse qu'intéressée, s'est attardé sur les droits des prévenus. Il reviendra longuement sur ses plus grands procès, notamment ceux du FLN, et plus particulièrement celui de Djamila Bouhired, son ex-épouse, dont le procès avait éclaboussé la France coloniale. Celle-ci avait été épinglée par l'opinion internationale qui avait catégoriquement refusé la condamnation à mort de la grande moudjahida. Interrogé sur les crimes de la France coloniale, qui ne veut pas d'une repentance, le conférencier a dit : « Lors du procès de Claus Barbie, j'ai déposé plainte au nom des Algériens pour crimes contre l'humanité. Le juge a rejeté ma demande en se cachant derrière le fallacieux alibi que ces crimes étaient amnistiés. » A propos des relations entre les deux pays et la question de la repentance, l'intervenant a affirmé : « En constatant de visu les progrès réalisés par l'Algérie qui avance, ne laissant pas indifférents certains nostalgiques des temps révolus, je vous avoue que les glorificateurs du colonialisme ne sont ni plus ni moins que des zombies qui n'existent plus. La question des massacres du 8 mai 1945 est un problème juridique qui n'a jamais été abordé sous cet angle. Les politiques doivent s'impliquer davantage pour élucider tous les points relatifs à cette période que l'on ne peut occulter. » Selon lui, la France devra « faire l'effort nécessaire pour se rendre à l'évidence que l'Algérie est un partenaire et non une ex-colonie ».