Dans le cadre de l'allégement du blocus qui étouffe la bande de Ghaza et ses deux millions d'habitants, l'occupation israélienne a élargi la zone de pêche en face des côtes ghazaouies à 12 milles marins. Après neuf jours de fermeture, Israël a rouvert, hier matin, les points de passage de Beit Hanoune, Erez, pour les personnes et celui de Karm Abou Salem par lequel entrent à Ghaza les marchandises diverses, dont le carburant et les matériaux de construction qui ont une valeur stratégique. Cette ouverture, annoncée officiellement par une porte-parole du ministère israélien de la Défense, vient dans le cadre de l'allégement du blocus que l'occupation impose à l'enclave palestinienne depuis une douzaine d'années. L'allégement du blocus est l'une des clauses de l'accord de trêve entre les factions palestiniennes et les autorités israéliennes, parrainé par l'Egypte. Cet accord a mis fin à trois jours de bombardements de l'armée de l'occupation contre des sites civils et militaires dans l'étroite bande côtière palestinienne au cours desquels 27 citoyens, dont des femmes et des enfants, ont été tués et plus de 150 diversement blessés. Les factions palestiniennes armées avaient répliqué par des tirs de plus de 600 roquettes et missiles contre le sud d'Israël, qui ont tué 4 Israéliens et blessés plusieurs autres. La réplique palestinienne violente avait entraîné une grande colère des habitants des localités israéliennes proches de l'enclave palestinienne, lesquels ont fortement critiqué Benyamin Netanyahu et l'ont accusé de ne pas avoir suffisamment utilisé de force contre la bande de Ghaza et le mouvement Hamas. Manœuvre israélienne Dans le cadre également de l'allégement du blocus qui étouffe la bande de Ghaza et ses deux millions d'habitants, l'occupation a élargi la zone de pêche en face des côtes ghazaouies à 12 milles marins. Israël, qui a cessé ses attaques militaires depuis lundi passé, n'a jamais annoncé de son côté avoir conclu de trêve avec les factions palestiniennes armées, même si cet accord a été le fruit de négociations indirectes sous les auspices de l'Egypte. Cette position israélienne laisse planer le doute sur les intentions réelles de l'Etat hébreu dans le futur proche. Les observateurs pensent que le gouvernement provisoire de Benyamin Netanyahu, vainqueur des dernières législatives israéliennes, a voulu éviter une guerre générale avec la bande de Ghaza pour deux raisons : la première est en rapport avec les festivités prévues à l'occasion de la création de l'Etat hébreu, qui représente la Nakba pour le peuple palestinien. La seconde est liée à l'organisation du concours de la chanson européenne, Eurovision. Les deux événements ont lieu au cours de ce mois de mai. Mais une fois le nouveau gouvernement mis en place, rien ne garantit que l'armée israélienne ne reprenne ses attaques meurtrières contre l'enclave palestinienne et renforce de nouveau son blocus. L'OLP alerte sur la gravité de la crise humanitaire Le nombre élevé de personnes handicapées, en raison des agressions continues de l'occupation israélienne dans la bande de Ghaza, constitue une crise humanitaire ayant des répercussions sociales et économiques, a dénoncé un membre du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine, Ahmed Tamimi. Dans un communiqué relayé samedi par l'agence palestinienne de presse Wafa, Al Tamimi a fait savoir que plus de 1700 personnes sont menacées d'amputation d'un membre. Selon le responsable palestinien, suite aux séries de bombardements ciblant des maisons et des bâtiments civils, l'occupant israélien «commet ses crimes de manière délibérée et planifiée». Pour Al Tamimi, «le silence international et la non-application des résolutions et conventions internationales des droits de l'homme et les civils sous occupation ont encouragé l'occupation israélienne à poursuivre ses crimes». «Tous ces dossiers seront exposés devant le tribunal international afin de juger les dirigeants de l'occupation pour leurs crimes», selon le responsable. R. I.