L'armée d'occupation israélienne a prétendu que le bombardement a visé un tunnel en cours de construction. Sept Palestiniens ont été retirés, sans vie, d'un tunnel qui a été bombardé, lundi en fin d'après-midi, par des avions israéliens, à l'est de Khan Younès, au sud de la bande de Ghaza. 13 autres ont été blessés, dont 3 sont dans un état critique. Selon des sources médicales palestiniennes, les morts et les blessés ont inhalé un gaz toxique inconnu, lancé par les avions de chasse israéliens. Tous ceux qui ont été retirés du tunnel bombardé — des éléments des Sarayas Al Qods, la branche armée du Djihad islamique, des éléments des brigades Ezzeddine Al Qassam, la branche armée du Hamas — ainsi que des sauveteurs de la Protection civile et du ministère de la Santé y étaient entrés pour tenter de faire sortir des résistants qui s'y trouvaient au moment du bombardement. Les opérations de recherche des autres victimes, dont le nombre exact n'a pas été divulgué — probablement des éléments des Sarayas Al Qods, propriétaire de ce tunnel creusé à proximité de la frontière avec l'Etat hébreu —, se sont poursuivies hier après leur suspension tard dans la nuit de lundi à mardi. Ces recherches ont permis la découverte de deux autres corps, portant le nombre total de martyrs à 9. L'armée de l'occupation israélienne a prétendu que le bombardement a visé un tunnel en cours de construction, découvert par des moyens techniques sophistiqués, affirmant qu'il traversait la frontière, bien qu'il n'y ait pas d'ouverture, encore, du côté israélien. Un porte-parole de l'armée de l'occupation a déclaré après le bombardement qu'un «tunnel terroriste», qui menait dans le sud d'Israël depuis la zone de Khan Younès, avait été «neutralisé». Incapable de prouver que le tunnel appartenait au Hamas, l'armée israélienne lui a fait porter la responsabilité de sa construction. Les tunnels de la résistance ont constitué un véritable cauchemar pour les Israéliens, qui ont envahi la bande de Ghaza durant l'été 2014. Grâce à ces tunnels, les résistants palestiniens avaient pu frapper à l'intérieur de l'Etat hébreu et mis en péril des forces de l'armée de terre israéliennes, comme ils avaient servi à la capture d'un certain nombre de soldats israéliens, retenus jusqu'à nos jours dans l'enclave palestinienne. Colère palestinienne contrôlée Les factions palestiniennes ont été unanimes dans la dénonciation de cet acte de guerre israélien. Le Fatah, qui a récemment entamé un processus de réconciliation avec le mouvement Hamas qui contrôle la bande de Ghaza depuis l'été 2007, a fortement condamné ce qu'il a appelé «le crime israélien contre notre peuple à Ghaza». Il a affirmé que ce bombardement faisait partie de la politique de fuite, adoptée par les gouvernements israéliens successifs, «pour tenter d'échapper à des affaires de corruption au détriment du sang du peuple palestinien». En effet, le Premier ministre, Benyamin Netayahu, son épouse et d'autres personnalités politiques du gouvernement font face à des accusations de corruption par la police israélienne. Des accusations qui pourraient entraîner la destitution de Netanyahu et l'organisation d'élections anticipées. Le mouvement Hamas a également condamné l'occupation israélienne, l'accusant de tenter «d'imposer de nouvelles règles en commettant des crimes et des attaques contre la terre palestinienne». Pour le Djihad islamique, le deuxième plus grand mouvement islamiste palestinien, qui a perdu dans cette attaque le chef militaire de la région du Centre de la bande de Ghaza, il a qualifié l'attaque de «dangereuse escalade visant à changer la situation et nuire à la réconciliation inter-palestinienne». Conscients que l'attaque israélienne représentait une provocation pour justifier une nouvelle guerre contre la bande de Ghaza, pour faire échouer la réconciliation qui semble avancer d'un pas sûr, aucune faction n'a riposté à ce nouveau crime israélien, pour le moment. Il est vrai qu'en plus de la déviation des regards des affaires de corruption dont il est accusé, Benyamin Netanyahu veut faire échouer la réconciliation palestinienne, en laquelle il voit un danger stratégique, et ce, quel qu'en soit le prix.