Les factions palestiniennes armées estiment avoir gagné la bataille après avoir tiré plus de 600 roquettes et missiles sur le sud d'Israël. Après trois jours de bombardements israéliens intensifs contre la bande de Ghaza et des centaines de roquettes et de missiles palestiniens lancés sur l'entité sioniste, les autorités d'occupation israéliennes et les factions palestiniennes armées sont parvenues à un accord de cessez-le-feu hier à l'aube, grâce à l'intervention de l'Egypte. Le calme est revenu hier après-midi dans la bande de Ghaza à la faveur de ce cessez-le-feu. Dans cette nouvelle escalade militaire, le côté palestinien déplore la mort de 27 citoyens, dont deux femmes enceintes, deux nourrissons et un enfant âgé de 12 ans. Plus de 170 Palestiniens ont été diversement blessés. La grande majorité des victimes palestiniennes sont des civils désarmés. Ce qui a caractérisé cette nouvelle agression militaire israélienne contre la bande de Ghaza ce sont les bombardements, par des avions de chasse de type F16, d'immeubles, de bâtiments, de maisons dans des quartiers à très haute densité populaire, ce qui a accentué les pertes parmi les civils. En plus des pertes humaines, cette nouvelle agression israélienne sauvage aura des répercussions sur l'économie de l'enclave palestinienne, déjà en souffrance à cause de l'embargo. Des dizaines de familles dont les habitations ont été démolies se retrouvent sans abri. La majorité de ces immeubles comprenaient des magasins et diverses boutiques. Comme ils ont aussi été démolis dans les bombardements israéliens aveugles, tous ceux qui y travaillaient se retrouvent aujourd'hui au chômage, ce qui représente un véritable fléau dans ce territoire palestinien. Les bombardements des infrastructures civiles comme les serres dans les terres agricoles, les embarcations de pêcheurs dans les petits ports de pêche, les ateliers de ferronnerie et de tournage sont d'autres pertes qui seront difficiles à combler par une population étouffée depuis une douzaine d'années par un embargo israélien inhumain. Le nouvel accord d'accalmie comprend un allégement de l'embargo et une extension de la zone de pêche à 12 miles marins. Des conditions contenues dans les accords d'accalmie précédents mais qui n'ont jamais été respectées par l'entité sioniste. Hier, la vie a repris peu à peu son cours, mais la situation demeure très difficile pour la population qui, finalement, est le grand perdant de ces confrontations armées tellement déséquilibrées. Maigres acquis Fortement critiqué pour sa façon d'agir avec la bande de Ghaza et ses factions armées par la majorité des Israéliens, qui le trouvent trop laxiste et l'accusent d'avoir capitulé devant les frappes du Hamas et du Djihad islamique, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, prétend avoir asséné un coup très dur aux groupes armés dans la bande de Ghaza. Netanyahu avait déclaré que son armée avait frappé 350 positions des factions palestiniennes, tué des responsables militaires et des combattants et démoli des immeubles appartenant aux groupes palestiniens armés, qu'il a qualifié de «terroristes». Manœuvres israéliennes Malgré le cessez-le-feu et le calme qui s'est installé, le Premier ministre israélien a déclaré hier que «la campagne contre Ghaza n'était pas terminée et recommande de la patience avant de la juger». Mais tout le monde, y compris les factions palestiniennes, sait que Netanyahu ne peut se permettre de mener une longue guerre contre la bande de Ghaza. D'abord parce qu'il n'a pas encore réussi à former son nouveau gouvernement, puis, à cause de l'approche de deux événements importants pour l'Etat hébreu : les festivités liées à la célébration de la création de l'Etat d'Israël, qui coïncide avec la Nakba palestinienne, le 14 mai 1948, et la tenue du concours de la chanson européenne Eurovision – largement suivi en Europe et ailleurs –, qui amènera des centaines de milliers de touristes dans l'Etat hébreu. Les observateurs indiquent toutefois que Netanyahu pourrait reprendre les hostilités à la fin de ces échéances. C'est la raison pour laquelle le cessez-le-feu signé est fragile. Les factions palestiniennes armées estiment de leur côté aussi avoir gagné la bataille après avoir tiré plus de 600 roquettes et missiles sur le sud d'Israël. Des tirs qui ont poussé, selon des sources israéliennes, 35% de la population des localités proches de la bande de Ghaza de quitter leurs habitations pour se diriger vers le Nord. Les roquettes palestiniennes ont été efficaces et ont entraîné, en plus des dégâts matériels importants, la mort de trois Israéliens au moins. Les pertes parmi les forces armées israéliennes ne sont pas mentionnées à cause d'une censure stricte.