L'affaire du marché hebdomadaire de Boumerdès connaît de nouveaux rebondissements qui ont remis le dossier à la case départ. En effet, des jeunes du quartier de Gamoudi, à Corso, nouveau site d'accueil du marché, avaient attaqué précédemment les marchands ambulants qui préparaient leurs emplacements. Le prétexte de cette agression caractérisée serait «le droit territorial» (?) Quelques jours plus tard, 400 marchands ambulants avaient pris possession au niveau du site de l'ancien marché de Boumerdès. Malgré le déploiement des forces anti-émeute, les marchands s'étaient rassemblés à ce niveau pour marquer leur «détermination à ne quitter les lieux que si un accord intervenait». Les protestataires, dont la plupart sont des pères de famille, chôment depuis quatre mois déjà, alors qu'ils avaient l'habitude de vivre de ce marché au départ bihebdomadaire, puis seulement hebdomadaire au grand désappointement d'une population de Boumerdès qui ne possède aucun marché ni de proximité, ni couvert, ni même périodique. Pour un chef-lieu de wilaya, c'est le comble de l'irrationnel ! Pis encore, à Figuier, on a construit un marché de proximité, mais les commerçants refusent de l'occuper et préfèrent vendre clandestinement à quelques mètres. Ces deux exemples traduisent l'imbroglio dans lequel se sont mis les responsables de la wilaya, notamment l'ex-wali, M. Salamani, qui avait pris la décision inconsidérée d'interdire le marché hebdomadaire de Boumerdès et de le transférer vers Corso, sans pour autant régler la question des marchés sauvages, comme c'est le cas pour Figuier. Le plus grave est le silence du maire, qui a accepté allègrement que sa commune soit amputée d'une source de revenus importante, au moment où des projets attendent leur lancement faute de financement. Il est heureux que le nouveau wali, Yahia Yahiaten, ait balayé cette situation rocambolesque en revenant sur la décision de son prédécesseur en décidant de maintenir le marché hebdomadaire à Boumerdès et, ainsi, d'annuler son transfert vers Corso.