Dans le cadre de ses activités culturelles, le Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme a organisé, jeudi après-midi, au sein de son siège, au Sacré-Cœur d'Alger, la projection du film documentaire La cause des femmes, réalisé par Sid-Ali Mazif, suivi d'un débat. D'une durée de soixante minutes, La cause des femmes se veut une rétrospective succincte de l'action du mouvement féminin algérien. Le réalisateur a levé le voile, un tant soit peu, sur le rôle majeur qu'a joué la femme lors de la guerre de Libération nationale, post-indépendance et durant la période du terrorisme. Plusieurs voix de femmes se sont élevées pour témoigner de leur combat de femmes au quotidien. Avec des mots simples et poignants à la fois, certaines d'entre elles ont raconté leurs histoires émouvantes. Qu'elles soient jeunes filles ou mères de famille, elles sont nombreuses à avoir quitté le domicile familiale pour fuir la misère et la répression. D'autres ont eu le courage de témoigner de leur résistance face à la terreur qui a endeuillé le pays durant la décennie noire. La parole a été également donnée à des actrices du mouvement féminin algérien, dont notamment Akila Ouared, présidente de l'association de la défense de la promotion de la femme ; Fatma Zohra Ouzzeggane, présidente de l'association Verdict ; Souad Chouaki, présidente de l'association Lalla Fatma n'Soumeur ; Bellali Meriem, présidente de l'association SOS Femmes en détresse ; Zazi Sadou, présidente de l'association RAFD ; Baïda Sator, présidente de l'association Rachda et Fatma Zohra Benbrahm, avocate notoire. Ces dernières sont revenues sur la genèse de la lutte de ce mouvement féminin sans manquer de rappeler que les femmes ont commencé à revendiquer leurs droits politiques et à demander la révision de certains amendements. Si le film documentaire La cause des femmes de Sid-Ali Mazif est une initiative louable permettant d'avoir un cliché palpable sur le mouvement féminin algérien, il n'en demeure pas moins que le débat qui s'en est suivi après la projection a été des plus intéressants. Emues par les images diffusées, la plupart des femmes présentes ont, cependant, estimé que le documentaire était décousu. Sid-Ali Mazif n'a pas évoqué tout le cheminement de l'évolution de la condition féminine. Des omissions de taille ont été répertoriées, comme le rappellera cette fervente féministe : « Il faut garder l'historicité des noms et la fonction de chaque femme à une époque donnée. » Une autre féministe a estimé que le documentaire en question tend à faire croire que le mouvement féministe s'est émoussé, alors que la réalité est autre. « Ce film documentaire aurait eu une autre portée s'il avait été réalisé par une femme », indique-t-elle. La directrice du Ciddef, Nadia Aït Zaï, a souligné : « On a trouvé bon de faire passer ce documentaire, car, aujourd'hui, il faut faire un bilan du mouvement féminin. »