L'opéra italien était à l'honneur, mercredi soir, à l'auditorium de la radio nationale à Alger, à la faveur d'un concert de l'Orchestre symphonique national (OSN) mené par le maestro coréen, Koo Jahbom. Les extraits de la Traviata, de Rigoletto et de Don Carlo du maître romantique Giuseppe Verdi ont été interprétés par le baryton Kim Tae Hyoun et le ténor Park Kichun. Giacomo Antonio Puccini était également à l'honneur avec l'interprétation d'un extrait de l'opéra Turandot, l'œuvre inachevée du compositeur italien. Turandot a été terminée par Franco Alfano en 1926, après la mort de Puccini qui n'avait écrit que le premier acte de l'Opéra. Du coup, Alfano est devenu célèbre ! L'orchestre a également joué un extrait de la symphonie numéro 5 en mi mineur du Russe Piotr Ilitch Tchaïkovski. Composée en été 1888, onze ans après la quatrième symphonie, la numéro 5 est considérée comme une œuvre philosophique, rendue célèbre grâce à l'accueil favorable du public allemand, les russes étaient quelque peu réticents au début. L'opéra comique Carmen de Georges Bizet a été aussi présenté au public nombreux de l'auditorium. Carmen a inspiré au moins une quinzaine de cinéastes dans le monde. Au début du spectacle, l'orchestre a interprété la pièce de l'algérien Rachid Saouli, Mosaïques, ainsi que des chants traditionnels coréens, Sanchéon, qui signifie montagne et rivière, et Batnorae, le chant des pêcheurs. « Ces chansons poétiques décrivent le paysage pastoral et tranquille de la Corée, les villages, les champs de céréales et le large », a expliqué M. Shin, premier secrétaire de l'ambassade de Corée à Alger. « Le territoire de la Corée n'est pas grand. Mais c'est un territoire où il y a la diversité naturelle, la mer des trois côtés de la péninsule, les montagnes et les saisons pleines. Cette diversité inspire les poètes », a déclaré pour sa part le baryton Kim Tae Hyoun, dont la voix rappelle celle du ténor italien, Luciano Pavarotti. Diplômé de l'université de Youn Sei, le jeune Koo Jahbom a dirigé plusieurs opéras en Allemagne, dont la célèbre Hanover Open Theater. Il dirige actuellement l'Orchestre philharmonique de Gwang Ju en Corée du Sud. C'est à Alger qu'il a pu rencontrer certains de ses compatriotes musiciens, tels que Kim Juhée, à la flûte, ou Eunhye Cho aux cors. Le baryton Kim Tae Hyoun a connu, lui aussi, le même itinéraire que Koo Jahbom. Il a notamment fait des tournée avec l'opéra de Stuttgart et de Hanovre. « L'Algérie a beaucoup de potentialités dans le domaine de la musique classique. Les jeunes musiciens sont très enthousiastes et sont déterminés à apprendre. Mais, il y a un grand manque encore qu'il faut combler », nous a-t-il expliqué. Selon lui, l'OSN n'est pas encore un orchestre complet. « La formation dans le domaine de la musique classique doit être précoce. Il faut commencer assez tôt pour maîtriser les instruments. A mon avis, ce n'est pas vraiment le cas en Algérie. Je constate aussi que l'OSN n'a pas eu beaucoup d'expérience avec les grands chefs d'orchestre », a encore relevé Kim Tae Hyoun, soulignant que le double concert à Alger et à Béjaïa a été une bonne expérience. La racine de la musique classique reste, selon lui, occidentale. Comme Koo Jahbom, il n'est pas favorable à la fusion musique traditionnelle-classique. Kim Tae Hyoun demeure un grand amateur de Giuseppe Verdi et de l'autrichien Wolfgang Amadeus Mozart. Le concert de mercredi soir a eu lieu avec la participation de Mohamed Bouazzara, directeur de l'OSN. Cet orchestre a, pour rappel, été créé en 1992, avec pour mission de faire découvrir la musique classique et de valoriser la musique algérienne sous forme symphonique.