Sonatrach a signé des accords portant sur l'approvisionnement en gaz naturel des marchés portugais, italien, espagnol et turc. Certains de ces contrats sont établis pour une durée de 10 ans. Le PDG de Sonatrach a indiqué, dans un entretien accordé au magazine Petroleum Economist, que son groupe annoncera dans les mois à venir le renouvellement de contrats gaziers à long terme avec ses partenaires étrangers, dans la foulée de plusieurs contrats d'ores et déjà signés avec cinq partenaires. Rachid Hachichi a rappelé que Sonatrach a renouvelé ses contrats de gaz avec les compagnies Naturgy (Espagne), Galp (Portugal), Botas (Turquie), ENI et Enel (Italie). La dernière signature en date a eu lieu au mois de juin au siège de Sonatrach entre le groupe énergétique national et l'italien Enel. Il s'agissait du renouvellement du contrat de vente/achat de gaz naturel portant sur un approvisionnement, via le gazoduc Enrico Mattei, de 3 milliards de mètres cubes par an, pour une durée de 10 ans à partir de 2020, dont deux années optionnelles. Il s'agit du second contrat paraphé par Sonatrach pour l'approvisionnement du marché italien, après celui signé en mai dernier avec le groupe ENI pour un volume de 9 milliards de m3 par an et une durée de 10 ans, ce qui donne un total de 12 milliards de m3 par an pour le marché italien. Le groupe énergétique national avait auparavant couronné ses renégociations de contrats gaziers à long terme en renouvelant un contrat avec le Portugal, en plus de contrats signés en 2018 avec l'Espagne et la Turquie. Sonatrach a ainsi signé des accords portant sur l'approvisionnement en gaz naturel du marché portugais, avec la compagnie portugaise Galp Energia, pour un volume de 2,5 Gm3/an pour une durée de 10 ans. En juin 2018, Sonatrach avait, par ailleurs, paraphé des accords portant sur le renouvellement des contrats de vente et d'achat de gaz naturel à destination de l'Espagne avec la compagnie Naturgy, anciennement Gas Natural Fenosa, et ce, jusqu'en 2030 pour 8 milliards de mètres cubes/an. En septembre 2018, Sonatrach avait en outre signé avec la société publique turque spécialisée dans l'importation de gaz naturel, Botas, un avenant à un contrat gazier datant de 2014 en vue d'augmenter le volume de gaz naturel liquéfié (GNL) exporté par l'Algérie à 5,4 milliards de m3/an, contre 4,4 milliards de m3/an auparavant. Sonatrach s'est ainsi adapté aux nouvelles conditions du marché européen du gaz en renouvelant ses contrats à long terme arrivés à expiration pour une durée plus raccourcie de 10 années, contre 20 à 25 ans auparavant. Pour le PDG de Sonatrach, qui se confiait au magazine Petroleum Economist, «un contrat de gaz n'est pas seulement une question de prix, il s'agit d'un ensemble de paramètres : sécurité d'approvisionnement à long terme, flexibilité saisonnière, flexibilité à court terme et niveau de prise ou de paiement que tous nos clients apprécient. Nous pensons donc que Sonatrach continue de proposer un ensemble équilibré de services dans ses contrats de gaz à long terme, la tarification n'étant qu'un élément». A une question sur les perspectives d'augmentation des exportations algériennes de GNL dans les années à venir, M. Hachichi souligne que le groupe Sonatrach «a été un pionnier du secteur du GNL, ce qui nous offre aujourd'hui un avantage concurrentiel en termes de flexibilité sur notre marché naturel en Europe et nous permet de valoriser notre gaz sur des marchés lointains offrant des opportunités d'arbitrage. Nos gazoducs et capacités de GNL actuels, qui totalisent près de 100 milliards de mètres cubes, peuvent soutenir nos volumes de production tout en nous offrant un outil précieux pour sécuriser nos livraisons et mieux monétiser notre gaz. Nos futurs projets de GNL seront fortement dépendants de nos nouvelles capacités de production, en particulier de nouvelles ressources». A propos de la demande en gaz domestique qui ne cesse d'augmenter et la manière avec laquelle Sonatrach tente de parvenir à équilibrer la demande croissante d'énergie intérieure tout en maintenant, voire en augmentant ses volumes d'exportation, Rachid Hachichi assure que «Sonatrach, qui assume les deux missions, ne peut échouer». Il explique : «Pour soutenir notre objectif d'augmentation de nos exportations, nous travaillons sur plusieurs initiatives telles que le développement du commerce de l'énergie, l'augmentation de la capacité de notre infrastructure d'exportation, dont le gazoduc Medgaz vers l'Espagne, et la construction d'une nouvelle jetée de GNL à Skikda.» Cependant, souligne-t-il, «nous n'oublions pas la nécessité de répondre à la demande nationale croissante. Pour y parvenir, nous travaillons sur deux dimensions : augmenter le nombre de champs et utiliser au mieux les champs existants». Pour le PDG de Sonatrach, «les découvertes sur le terrain font partie de l'amélioration de la performance de la stratégie d'exploration et devrait permettre d'accroître le nombre et le volume des découvertes. En ce qui concerne le système existant, nous travaillons actuellement à une meilleure mobilisation de nos réserves et à une amélioration de nos performances en matière de forage, de puits et de volumes. Nos réserves seront donc préservées et les marchés locaux et internationaux seront approvisionnés.»