Abdelkader Benmessaoud, ministre du Tourisme et de l'Artisanat, a présidé, lundi dernier à Alger, le séminaire national sur l'intégration de l'artisanat dans le tourisme et les activités hôtelières. Une rencontre qui vise à la création de synergie entre les différents secteurs pour rendre l'artisanat plus visible. Le ministre a affirmé que cette rencontre est de la plus haute importance et qu'il faut dépasser le stade des discours et des statistiques et donner l'illusion du travail accompli en présence de la Fédération nationale des hôteliers (FNH), qualifié de «partenaire qui représente les hôteliers privés et que nous espérons qu'elle devienne une confédération avec le groupe HTT, un organisme public qui doit donner l'exemple d'une entité plus citoyenne. Il faut qu'il s'implique dans la création d'emplois et tirer vers le haut l'artisanat». Prenant la parole, Ahmed Oulbachir, président de la FNH, contrairement à son habitude, a usé de mots durs même si il justifie cette offensive par le cœur qui parle : «C'est de la démagogie. Laissez l'hôtelier travailler, son métier est l'accueil et la restauration. Les hôtels peuvent dégager un espace mais ne pas faire le commerçant des produits de l'artisanat. Soyons honnêtes, ça suffit ! Les choses ont changé. L'artisan, c'est l'artisan et l'hôtelier, c'est l'hôtelier.» Il ira jusqu'à dire qu'il faut une volonté politique. La représentante du groupe HTT a présenté une communication mettant en exergue la manière dont le tourisme et les hôtels peuvent booster les activités de l'artisanat. Pour elle, «le consommateur peut être un touriste local mais également et surtout un touriste étranger. On n'agit pas de la même manière face à ses deux cibles. L'Algérien achète un produit parce qu'il appartient à une région, qu'il a eu un coup de cœur, que le produit lui plaît, il attire son regard et il va décorer avec ce produit sa maison. Mais les motivations du touriste étranger ne sont pas les mêmes. Pour lui, c'est un souvenir de voyage, il achète parce qu'il lui fait rappeler son voyage dans un lieu». Il faut cependant que les produits s'adaptent aux goûts et aux couleurs dans le but d'élargir le champ de vente et de commercialisation. Quelles sont les mesures que le HTT peut prendre pour promouvoir les produits artisanaux ? Le groupe gère au profit de l'Etat 72 unités hôtelières. Ce sont autant de points de vente à mettre au service des produits de l'artisanat. Certains hôtels l'ont fait : il faut généraliser cette pratique et essayer de vendre dans ses structures, dont 8 stations thermales et 2 centres de bien-être (centre de thalassothérapie de Sidi Fredj et complexe touristique les Andalouses sur la corniche oranaise). Il faut prévoir aussi des arrêts au niveau des circuits touristiques et des cycles d'apprentissage pour les enfants. Zoubir Mohamed Sofiane, directeur général du tourisme, a affirmé que le produit artisanal traditionnel, constitue le meilleur moyen pour faire connaître la richesse des régions, soulignant la nécessité d'introduire le produit artisanal dans la réalisation des projets touristiques en utilisant des produits locaux et en prenant en considération les spécificités de chaque région.