La chambre de mise en accusation près la cour d'appel de Tunis a refusé, avant-hier, la demande de liberté provisoire de Nabil Karoui, candidat promu au 2e tour de l'élection présidentielle. Samira Chaouachi, la porte-parole du parti Qalb Tounes, a dénoncé, lors d'une conférence de presse tenue hier, «le complot d'Ennahdha, visant à détourner le vote populaire, par les décisions d'une justice aux ordres». Invitée à préciser, Mme Chaouachi a répondu que «c'est clair qu'Ennahdha cherche à affaiblir Qalb Tounes, en emprisonnant son président, Nabil Karoui». Pour sa part, l'activiste Taoufik Ben Brik a insulté le pouvoir judiciaire, le qualifiant de «justice aux ordres», comme au temps de Ben Ali, sur un plateau de Nessma TV. Ben Brik a appelé à «libérer Karoui par des manifestations populaires devant la prison». Suite à cet appel, le parquet a ouvert une enquête et l'activiste a été entendu. Par ailleurs, l'Instance supérieure indépendante des élections (ISIE) a appelé le président de la République par intérim, Mohamed Ennaceur, à intervenir pour libérer Nabil Karoui, afin de «garantir l'égalité des chances dans le processus électoral». N'ayant pas trouvé d'écho favorable auprès des autorités judiciaires, le président Ennaceur a demandé aux organisations nationales (UGTT, UTICA et UTAP) de faire pression pour «sauver le processus démocratique».