A l'aide de branches d'arbres, de pierres et d'objets hétéroclites, les protestataires, qui dénoncent l'absence d'aménagement urbain dans la cité «893 logements», ont bloqué la circulation routière, obligeant les usagers de la route à emprunter de longs et périlleux détours. Les voies menant vers la partie sud de la ville de Tiaret depuis l'ensemble urbain dit «893 logements» à proximité de la cité Sonatiba jusqu'au contournement sud, ont été paralysées par les habitants de cette ZHUN, deux jours durant. A l'origine de cette énième contestation populaire : «l'absence d'aménagements urbains». A l'aide de bronches d'arbres, de pierres et d'objets hétéroclites les protestataires ont bloqué la circulation routière obligeant les usagers à de longs et périlleux détours. Contacté, le maire Boutheldja Rabah explique «les lenteurs par des aspects liés aux procédures de l'octroi du marché aux entreprises concernés et surtout de la validation par le contrôle financier de ces opérations». Evoquer des «lenteurs» et par ricochet «les procédures d'octroi de marché» ne semble pas trouver d'oreilles attentives, d'autant que l'on a entendu souvent dire que les projets quels qu'ils soient «devraient être maturés avant lancement». Une partie des 893 logements, à l'origine un programme de Résorption de l'habitat précaire (RHP), a donné lieu à l'affectation de ces unités d'une pièce cuisine avec haouch (dar ou kouzina) qui se sont transformées alors qu'elles changeaient de mains en de superbes villas. Il est vrai que le populisme en vogue chez les élus de l'APC de l'époque a transfiguré la ville et donné matière à des spéculations foncières mais depuis, les différentes Assemblées qui se sont succédé à l'Hôtel de Ville n'ont jamais, en dépit de la bonne foi, pris en compte les aspirations légitimes des citoyens. Il aura suffi d'écouter avant d'entreprendre. Cette prédisposition a terriblement manqué aux élus qui ont oublié que le développement est avant tout une affaire de dialogue et de bonne communication. Hier, le maire contacté par El Watan s'est dit pourtant «convaincu de la justesse des aspirations des populations» mais a «invité les protestataires à faire preuve de responsabilité». L'entendront-ils longtemps, eux qui viennent de lever l'encre ?