La famille Ghaoui vient de saisir le parquet général de Annaba l'exhortant à ouvrir une enquête sur la mort de son fils Nadir, âgé de 18 ans. Percuté par un véhicule non loin de la cité de police des 100 Logements à Annaba, il a été évacué à l'hôpital sous X, faute d'une enquête de la police en dépit des plaintes de sa famille. Il y est resté deux semaines avant de décéder. A quelques mois de ses 18 ans, Nadir Ghaoui ne se doutait pas qu'en cette journée du 23 mai 2010, sa vie allait basculer. Il venait de commencer une formation de cuisinier dans un centre d'apprentissage et revenait tout heureux pour informer son grand-père de son nouveau métier. Mais à quelques centaines de mètres de son quartier sur la RN44 à proximité de la cité de police des 100 Logements à Annaba, un véhicule le percute mortellement et continue sa route le laissant baignant dans son sang. Vingt minutes plus tard, une équipe de la Protection civile se déplace sur les lieux, à la suite d'un appel radio de la police faisant état d'un accident de la route. Le médecin lui prodigue les premiers soins avant de l'évacuer vers l'hôpital Ibn Rochd de Annaba, où il est admis sous X, faute de papiers d'identité. N'ayant pas donné signe de vie, ses parents s'inquiètent. Ils font le tour des commissariats, en vain. Les policiers qui avaient pourtant été informés de l'accident ignorent le sort de Nadir. L'inquiétude de la famille grandit. Deux semaines plus tard, après un coma profond, le jeune adolescent meurt et son corps sera déposé à la morgue, toujours sous X. Le hasard fait qu'un des employés de ce service, voisin de la famille, se trompe de tiroir et le découvre. Il informe la famille et ce n'est que le 21 juin que le corps est reconnu par la mère. C'est le choc. Les policiers ne se sont même pas déplacés à l'hôpital ni ouvert une enquête sur cet accident, qui est un homicide. C'est une tragédie pour la famille. « Je n'arrive pas à croire que mon fils soit mort loin de moi, alors que l'accident a eu lieu juste à côté de notre maison, à proximité de la cité de police. Pourquoi les policiers n'ont-ils pas fait leur travail ? Pourquoi ne se sont-ils pas déplacés ? », lance la mère d'une voix entrecoupée de sanglots. Elle n'arrive pas à admettre que son enfant soit mort à l'hôpital sans qu'elle ne puisse être à ses côtés. « Les médecins avec lesquels j'ai discuté étaient tous choqués par le fait que mon fils soit admis sous X. Je ne comprends pas pourquoi les policiers n'ont pas fait leur travail », ne cesse de répéter Mme Ghaoui. Deux jours après l'enterrement, le père du défunt a déposé plainte auprès du procureur général près la cour de Annaba, exigeant l'ouverture d'une enquête judiciaire, non seulement sur la mort de son fils, mais également sur l'inertie des policiers. En dépit de la douleur, la mère s'est déplacée à Alger, pour lancer un appel en direction des autorités judiciaires, les exhortant à lever le voile sur la mort de Nadir et faire en sorte que les auteurs de ce crime ne restent pas impunis. Elle a également fait état de sa colère contre les policiers qui n'ont pas pris en charge l'affaire et à cause de leur passivité, son fils est mort loin de sa famille. Une histoire dramatique qui appelle à des réactions des plus rigoureuses….