Le procès de l'assassinat du chantre de la chanson kabyle, Matoub Lounès, aura lieu le 10 juillet prochain, au tribunal criminel près la cour de justice de Tizi Ouzou, nous a affirmé, hier, M. Laksi, secrétaire général de la Fondation Matoub-Lounès. « Malika Matoub est convoquée par la justice pour le 10 juillet prochain, dans le cadre du procès de l'assassinat de son frère, mais je pense qu'elle ne peut pas venir puisqu'elle souffre d'un problème de santé. Elle est actuellement en France », nous a-t-il précisé. Ce procès devait se tenir le 9 juillet 2008, mais il a été reporté par le juge qui avait demandé un complément d'enquête. Par ailleurs, notons que le principal accusé dans l'affaire de l'assassinat de Matoub, Malik Medjnoun, a entamé, depuis quelques jours, une grève de la faim. Il est en détention préventive à la maison d'arrêt de Tizi Ouzou, avec son coaccusé Abdelhakim Chenoui, depuis leur arrestation au mois de mai 2000. Malika Matoub avait déclaré, il y a deux années, lors d'un point de presse à Tizi Ouzou, que « depuis 1998, la procédure pénale avec laquelle est géré le dossier était totalement bafouée ». Selon elle, l'investigation préliminaire n'a pas été effectuée. Elle avait estimé qu'il n'y avait pas eu d'enquête préliminaire déterminant que Madjnoun et Chenoui sont les auteurs ou les commanditaires de l'assassinat de son frère. D'ailleurs, elle avait revendiqué l'ouverture du dossier. Elle avait qualifié l'assassinat de Lounès de « crime impuni ». Elle a présenté à la justice une liste de 51 personnes citées comme témoins dans le procès. D'autre part, s'agissant du programme de la commémoration du 12e anniversaire de l'assassinat de Matoub, le recueillement organisé, hier, devant la tombe du Rebelle à Taourirt Moussa, a drainé des milliers de personnes. Des fans de Lounès venus de différentes régions des wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Bordj Bou Arréridj et de Sétif, se sont recueillis sur la tombe du chantre. On note également la présence d'une vingtaine de délégations, à l'image de celles du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), des archs, de la direction de la culture de Tizi Ouzou et des étudiants de l'université de Béjaïa. Comme chaque année, à la même occasion, le village natal du Rebelle est devenu un véritable lieu de pèlerinage. « Un poète peut-il mourir ? »