Du 5 au 12 juillet, la Provence va vivre au rythme du cinéma arabe. Depuis Apt (Vaucluse) avec le Festival des cinémas d'Afrique, jusqu'à Arles (Bouches-du-Rhône) dans le cadre du Festival des Sud, en passant par Briançon, Le Luc, Port-de-Bouc, et même Cannes, l'association Aflam, basée à Marseille, propose avec Régie culturelle régionale, pour la troisième année, une Caravane des cinémas arabes. Des projections en plein air refléteront une sélection de films représentatifs des divers courants des cinémas arabes actuels. Les sept films programmés cette année représentent l'Egypte, l'Algérie, le Liban, le Maroc, la Palestine. « Tous ces films, indiquent les organisateurs, se sont imposés à nous par leur maturité et leur sensibilité, sur des sujets intimes comme sur des thèmes historiques. » On pourra ainsi voir deux long métrages de réalisateurs confirmés dont Le mélange de Faouzia de Majdi Ahmed Ali (Egypte, 2008). Le synopsis de ce film révèle la réactivité du cinéma égyptien aux faits de société qui, peu ou prou traversent le monde arabe. Faouzia est une jeune femme comblée et débordante de vie. Issue d'un quartier pauvre et anarchique, elle réussit à se faire un nom et gagner sa vie grâce à ses recettes de cuisine. Mère de quatre enfants, elle vient de se marier, pour la cinquième fois, avec un homme plus jeune qu'elle. Elle n'a rien perdu de ses habitudes et continue à accueillir, chez elle et chaque jeudi, ses ex-maris pour se réunir en famille autour de la table du déjeuner. Ils ramènent plein de cadeaux pour les offrir aussi bien à leurs enfants qu'à Faouzia. Cette femme jouit, aux yeux de ses voisines, d'un don surnaturel lui permettant d'être aimée par les hommes et son entourage. Ce film est à rapprocher de Femmes du Caire qui n'est pas dans cette sélection mais qui tourne actuellement dans quelques salles d'art et d'essai en France, et qu'il faut voir absolument. Un film égyptien de Yousry Nasrallah, dont on admire le courage, par moment crûment et même vertement, à mettre en scène des destins de femmes dans l'Egypte d'aujourd'hui, vu par le prisme d'une présentatrice de télévision qui leur donne la parole. Une œuvre décapante. L'autre film à voir dans cette Caravane du cinéma, celui de Rachid Masharawi, L'anniversaire de Leila (Palestine 2008). Pour le septième anniversaire de sa fille, Abu Leïla ne désire qu'une chose : rentrer pour une fois de bonne heure à la maison afin de partager cette soirée en famille. Mais rien n'est moins simple pour cet ancien juge qui, alors qu'il rentrait en Palestine avec la ferme volonté d'aider son pays à sa reconstruction, a dû se reconvertir en chauffeur de taxi. Quatre autres films enfin sont à voir : Caramel (Liban, 2007), de Nadine Labaki, Mascarades (Algérie, 2008) de Lyes Salem, Number one (Maroc, 2008) de Zakia Tahiri, Le sel de la mer (Palestine, 2008) d'Anne-Marie Jacir.