Le président Bouteflika s'est rendu hier à l'Académie militaire interarmes de Cherchell où il a présidé la cérémonie de sortie de trois nouvelles promotions. C'est sa première sortie en Algérie depuis près de huit mois ; sa dernière visite de travail remonte au 12 novembre 2009. Il l'avait effectuée dans la capitale des Hauts-Plateaux, Sétif. Accueilli à l'Académie dès son arrivée par Abdelmalek Guenaïzia (ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale), le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah (chef d'état-major) et le général Abdelghani Malti (commandant de l'Académie de Cherchell), le chef de l'Etat n'a fait aucune déclaration. Il s'est contenté d'accomplir la cérémonie protocolaire et d'assister à quelques parades militaires. Visiblement épuisé par son long voyage de retour, dimanche, de Toronto au Canada où il a pris part aux travaux du segment Afrique du G8, le président Bouteflika ne s'est pas adonné à l'exercice qu'il affectionne le plus, à savoir les accolades et les bains de foule. Pourtant, des milliers de gens étaient présents à la cérémonie. Le chef de l'Etat a conclu sa première sortie sur le terrain en 2010 par la signature du livre d'or de l'Académie de Cherchell. « Je suis heureux d'avoir présidé la cérémonie de sortie des deux promotions de cette année. J'ai constaté, avec une grande satisfaction, que les résultats de cette institution dans la formation des futurs cadres de l'ANP s'inscrivent dans sa tradition de perfection et d'excellence, ce qui affirme le mérite de ceux qui ont la chance d'y recevoir leur formation », a-t-il écrit sur ce livre, saluant par cette occasion « tous les éléments des forces et services de l'ANP, ainsi que ceux de la Gendarmerie nationale et des divers corps de sécurité qui tirent de l'épopée de nos martyrs leur esprit de défi et de bravoure dans la défense des valeurs grâce auxquelles l'Algérie indépendante demeure encore forte et digne ». Le chef de l'Etat n'a cependant pas évoqué la lutte antiterroriste. Le chef d'état-major de l'armée, M. Gaïd Salah, a quant à lui rappelé, dans une allocution, prononcée à l'ouverture de la cérémonie l'importance de la réconciliation nationale, appelant ceux qui sont encore au maquis à se rendre. Le chef d'état-major promet dans ce sillage une lutte implacable à ceux qui continuent à verser dans la violence et à attaquer les intérêts du pays. « Nous allons employer des méthodes plus efficaces », a-t-il souligné, tout en insistant sur la formation de qualité qui permet aux éléments de l'ANP de mener avec efficacité leur mission de protection et de sécurisation du pays. Il s'est félicité également de l'ouverture à Oran, en 2009, de l'Ecole des cadets, une première expérience qui a donné de très bons résultats. Parmi les trois nouvelles promotions, il y a celle des officiers du commandement et de l'état-major. Les trois promotions ont été baptisées du nom du chahid colonel Achi Amar. Né le 19 mars 1930 à Chelia, à Khenchela, Achi Amar est devenu militant actif de la cause nationale dès son jeune âge. Ainsi, du Parti du peuple algérien (PPA) aux maquis de l'ALN, Achi Amar s'est distingué par son abnégation et son engagement pour la libération du pays. Il dirigea plusieurs groupes de moudjahidine dans d'innombrables batailles contre les forces coloniales. Après avoir participé à de nombreuses opérations militaires dans la Wilaya I historique, Achi Amar tombe au champ d'honneur en 1959.