Que ce soit les tenues vestimentaires traditionnelles, les bijoux et les poteries, la wilaya de Bouira connaît depuis des décennies un déclin en la matière. On ne peut donc parler de la préservation de ce legs ancestral. Ainsi, dans plusieurs localités de la wilaya de Bouira, le port et même la confection des habits traditionnels, robes, burnous, kachabias et autres, ont disparu. C'est le cas de la quasi-totalité des localités arabophones. L'imitation étrange et étrangère aux us et coutumes du pays domine actuellement l'accoutrement dont se vêtent les citoyens. Ainsi, le hijab, sous toutes ses facettes, et autres habillement pour les femmes et les gandouras et autres qamis (pantalon court) pour les hommes, principalement les jeunes, constituent pour l'heure, la nouvelle mode vestimentaire. Seule dans les régions kabylophones subsistent encore, surtout pour la gente féminine, le port de vêtements traditionnels. Concernant les bijoux traditionnels, le tissage, la poterie et autres spécialités artisanales, Bouira ne peut se targuer d'en détenir la palme. Certes, il y a une certaine volonté de maintenir, un tant soit peu, la confection de robes kabyles de la région est de Bouira, notamment à El Asnam, El Adjiba et Ath Laqsar, mais cela reste insuffisant. Ainsi, il y a aussi le tapis de Guerrouma, une région à l'ouest de la wilaya. Quant à la pratique des autres spécialités, notamment la fabrication de bijoux en argent et en bronze, celle d'objets en alfa ou en céramique, elles sont renvoyées aux calendes grecques. Seule une prise en charge sérieuse et rigoureuse et un encouragement certain de la part du ministère de la Culture, via la direction de wilaya, pourra venir en aide au secteur de l'artisanat. Selon le directeur de la culture de la wilaya de Bouira, M. Reghal Omar, l'environnement culturel de Bouira n'est pas au mieux de sa situation, mais de louables efforts sont consentis pour faire sortir la région de son anonymat mais surtout de sa léthargie. Quant au recueil de légendes et de la poésie du terroir et la redynamisation des us et coutumes, l'archéologue de cette direction, Melle Aït Menguellet affirme qu'il y a « un riche programme qui a été élaboré pour la promotion du patrimoine culturel immatériel avec l'aide du ministère de la Culture ». Ainsi, entre autres initiatives prises dans ce domaine, la collecte de la poésie, des paroles et de légendes, comme celle de Lalla Mlaoua, de Mimouna, ainsi que la redynamisation Arf Sidi Mâamar et de Thimechret, une tradition qui consiste, dans un village, à acheter des bœufs grâce aux dons et la collecte d'argent et qui seront égorgés pour faire un partage de viande entre toutes les familles quelle que soit leur condition sociale.