Le Nigeria est revenu, hier en fin d'après-midi, sur sa décision de retirer son équipe de football de toutes les compétitions internationales pour deux ans, après son élimination au premier tour du Mondial 2010. La décision du Nigeria a été annoncée une heure avant l'expiration de l'ultimatum fixé par la FIFA. Une décision sage, qui évite au pays une suspension de l'instance internationale pour une longue durée de toutes les compétitions internationales, ainsi que le gel des aides financières et l'absence d'arbitres nigérians lors des rencontres internationales. L'instance gérée par le Suisse Blatter n'a pas admis l'ingérence du gouvernement nigérian qui, au lendemain de l'échec des Super Eagles au Mondial sud-africain, a décidé de se retirer de toutes les compétitions dans le but d'assainir la situation, et elle a fait valoir son autorité sur les instances sportives qui lui sont affiliées. Cette manière d'agir n'est pas uniquement destinée aux pays du tiers-monde, mais à tous les pays. La FIFA rejette toute forme d'ingérence d'un gouvernement dans les affaires des fédérations nationales. Son autorité repose sur le principe de la démocratie. Dans les statuts de la FIFA, l'assemblée générale est souveraine et toutes les décisions sont prises par voie de vote. Il y a quelques années, des cas similaires ont eu lieu un peu partout et la Fédération n'a pas tardé à brandir sa menace. De grandes nations du football, à l'image de la France (tout récemment), de la Grèce et de la Pologne ont reçu la même menace d'exclusion de toutes les compétitions organisées par la FIFA. Résultat : ces pays ont vite fait marche arrière. C'est dire combien la Fédération internationale est soucieuse de l'intérêt des fédérations. Le président nigérian, Jonathan Goodluck, récemment élu, au lieu de désigner une commission pour expliquer les raisons de l'échec, aurait décidé de retirer son pays de toutes les compétitions internationales pendant deux années. Si sa décision avait été maintenue, cela aurait été non seulement une violation de la charte de la FIFA mais également une perte pour le football africain et mondial. Le Nigeria est une grande nation de football, si un échec a été enregistré durant le Mondial, les responsables feraient mieux d'en chercher les raisons au lieu de prendre une décision radicale. Cette manière de voir les choses de la part de certains chefs de gouvernement ne consolide pas les principes de souveraineté des fédérations nationales. Le cas le plus édifiant est celui de la Libye. Le président El Kaddhafi a décidé de boycotter tous les matches de son pays contre l'Algérie et l'Egypte. Une décision qui risque de faire réagir la FIFA si elle venait à être mise à exécution : l'organisation de la CAN 2013 pourrait lui être retirée. Après la France, le Nigeria est revenu à la raison. Tant mieux dirions-nous.