Le Directeur technique de la Fédération de boxe, Mourad Meziane, qui n'a pas jeté l'éponge après le KO que lui a infligé Raouf Bernaoui, revient sur la qualification de sept boxeurs aux JO-2020. Il ne manque pas d'évoquer la déstabilisation qui a affecté le moral de l'EN de boxe. – Sept boxeurs algériens, dont deux filles, se sont qualifiés pour les Jeux olympiques de Tokyo 2020. Peut-on dire que l'objectif a été atteint ? Malgré les tentatives de déstabilisation, on a réussi à dépasser toutes les prévisions par rapport à l'objectif tracé, qui était de 5 qualifiés (4 garçons et 1 fille). Ce n'est pas fini, car il y a encore un tournoi qualificatif à Paris pour les JO, du 13 au 24 mai. Six boxeurs de l'équipe nationale (3 garçons et 3 filles) dans différentes catégories sont engagés avec l'espoir de nouveaux qualifiés. Il faut dire que notre consécration acquise au tournoi africain (Dakar) a été arrachée dans la douleur, compte tenu de la crise qui sévit dans la boxe algérienne depuis 3 ans. Pis encore, durant notre préparation, nous n'avons pas eu le moindre soutien de l'ex-ministre de la Jeunesse et des Sports, Raouf Bernaoui, qui m'a affirmé personnellement dans son bureau et en présence d'un ancien entraîneur des sports collectifs que «nous allons échouer à qualifier des boxeurs pour Tokyo». Des paroles qui en disent long quant aux intentions de l'ex-ministre, qui m'a relevé de mes fonctions sans pour autant motiver cette décision. En tant que cadre major de promotion, je suis doublement marqué par cette injustice, surtout que Bernaoui m'a remplacé par un retraité. D'ailleurs, même les cadres du MJS s'étaient étonnés de cette décision irréfléchie de Bernaoui. Espérons que le nouveau ministre, Sid Ali Khaldi, me rétablira dans mes droits. – On laisse entendre que vous avez payé cash votre excellente relation avec le boxeur Mohamed Flissi, qui n'était pas en odeur de sainteté avec Bernaoui, surtout après ses critiques dans les médias… Ce n'est un secret pour personne, j'étais la cible de l'ex-ministre. Pourtant, Flissi n'a rien dit de déplacé, si ce n'est qu'il a défendu ses droits le plus normalement du monde. On ne peut pas briser Flissi vice-champion du monde en 2015, qui a enrichi son palmarès avec une 3e participation dans l'histoire des JO. Franchement, on n'a jamais vu un ministre s'acharner sur un sportif. – Revenons à votre participation au tournoi qualificatif pour les Olympiades de Tokyo, disputé à Dakar. La compétition et l'arbitrage étaient-ils au niveau ? Ce tournoi a vu la participation de 200 boxeurs des deux sexes, représentants 38 nations africaines. Le niveau était non seulement relevé, mais très disputé, car il y avait en jeu 33 billets qualificatifs pour Tokyo. En outre, pour la première fois, les combats ont été excellemment officiés par des Européens. Ceci a donné une grande confiance aux boxeurs. Il n'y a aucune comparaison par rapport aux derniers Jeux africains de Rabat 2019, où l'arbitrage avait été très contesté par la délégation algérienne et par d'autres pays africains. – En attendant d'autres qualifiés lors du tournoi de Paris, quel sera le programme de la préparation, à 5 mois des JO ? Inévitablement, on va entamer dans quelques jours la dernière ligne droite d'une préparation spéciale, exclusivement pour le tournoi olympique. Au programme, il y aura deux stages à l'étranger, dont un à Cuba, qui seront suivis par des participations à plusieurs tournoi internationaux.