Un plan de relance du groupe public de fabrication de médicaments et produits pharmaceutiques est en cours d'élaboration par le gouvernement. C'est l'annonce qui a été faite jeudi dernier par le ministre de l'Industrie et des Mines, Ferhat Aït Ali Braham, lors d'une plénière consacrée aux questions orales, tenue à l'Assemblée populaire nationale (APN). Le ministre, qui ne précise pas si la relance de Saidal se fera «en partenariat avec des étrangers ou non», soutient que le projet permettrait d'atteindre l'objectif «stratégique», à savoir la satisfaction des besoins nationaux en différents médicaments. Ferhat Aït Ali a déclaré que le complexe d'antibiotiques de Médéa, relevant de Saidal, qui «a été réalisé, du temps du défunt président Boumediène, à l'effet de satisfaire les besoins nationaux en antibiotiques, fabrique 53 produits de différentes doses, y compris 17 produits injectables et des antibiotiques». Il couvre, selon lui, «un taux dépassant 75% de la demande nationale sur ces produit». Ce même complexe, ajoute le ministre, assure la fourniture des hôpitaux algériens à hauteur d'un tiers de sa production annuelle, à travers la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). S'agissant de l'exportation des médicaments du complexe, Ferhat Aït Ali Braham a fait état de l'exportation de six produits, durant la période 2010-2016, vers des pays africains, à l'instar du Sénégal et du Niger, et vers le Yémen. Le complexe envisage d'exporter 12 nouveaux produits vers des pays africains, comme le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, Madagascar et le Sénégal. Pour ce qui est des futurs projets de réalisation de nouvelles unités, le ministre de l'Industrie a rappelé le transfert, entre 2018 et 2019, des équipements de production vers le complexe d'antibiotiques de Médéa dans le but de renforcer ses capacités de production, y compris la fabrication de pommades. Cette usine de fabrication d'antibiotiques de Médéa a bénéficié du recrutement de 135 employés et d'un crédit de 800 millions de dinars, accordé par les autorités publiques pour sa réhabilitation, à travers l'acquisition d'un nouveau matériel pour augmenter ses capacités de production, a fait savoir le ministre. Ferhat Aït Ali a aussi répondu à une autre question orale concernant les risques sanitaires engendrés par les carrières de la wilaya de Biskra. Il a affirmé que «la relance de l'industrie en Algérie ne se fera pas au détriment de la santé du citoyen». Il a en effet annoncé que son département a chargé la police des mines d'élaborer un rapport détaillé et minutieux et de mener une enquête sur le terrain concernant le fonctionnement des carrières concernées dans cette wilaya, outre les mesures qui seront prises par les autorités de la wilaya. «Le citoyen a le droit, a-t-il déclaré, de réclamer la préservation de sa santé dans un environnement sain et de revendiquer la fermeture des carrières qui portent préjudice à sa santé.» «L'octroi d'autorisations d'exploitation des carrières se fait suivant une étude technique et après parachèvement d'une enquête administrative, a-t-il indiqué, ajoutant que le transfert des carrières exige l'octroi de nouvelles autorisations d'exploitation.» Concernant la cimenterie de Beni Saf (Aïn Témouchent), le ministre a évoqué une défaillance dans la gestion des groupes industriels, notamment en ce qui a trait aux contrats signés pour l'importation du matériel. Il a précisé que son département prendra «des mesures concernant les erreurs de gestion commises au niveau des groupes, y compris le recours aux frais supplémentaires». Il a, d'ailleurs, rappelé ce qui s'est produit à la cimenterie de Beni Saf, qui a signé un contrat avec un partenaire étranger en mars 2018 pour l'importation de matériels conformes aux lois en vigueur. Après leur réception, il s'est avéré que les spécificités techniques n'étaient pas conformes, a-t-il précisé. En avril 2019, les services des Douanes ont saisi au port d'Oran un matériel importé de l'étranger n'étant pas le matériel déclaré, a fait savoir le premier responsable du secteur de l'Industrie et des Mines. En juillet 2019, le groupe GICA a procédé à des mesures de dédouanement au niveau du port, avec une mise en demeure au fournisseur pour se conformer aux clauses du contrat signé. Ce dernier a répondu à cette mise en demeure en novembre 2019 en fixant les délais de livraison du nouveau matériel à fin juillet 2020. L'usine en question réceptionnera, donc, un nouveau matériel de production à la fin du troisième trimestre de l'année, en prenant en considération les délais de fabrication et de livraison.