Ayant fait 44 victimes, l'affaire du botulisme provoqué par la consommation du cachir avarié qui, rappelons-le, a défrayé la chronique durant l'été 1998, n'a pas été retenue par les pouvoirs publics. Puisque ni les autorités de la wilaya de Sétif ni le ministère de la Santé n'ont jugé utile de suivre et d'appliquer les recommandations des praticiens réclamant plus de moyens et d'appareils respiratoires artificiels. Selon une source médicale qui a bien voulu parler à El Watan sous le sceau de l'anonymat, faute d'appareils respiratoires en nombre suffisant, des malades intoxiqués par le cachir avarié n'ont pu à l'époque résister à la toxine botulique. 22 ans après, les recommandations des soignants se retrouvant une nouvelle fois à la première ligne d'un front luttant contre l'épidémie du coronavirus, demeurent prisonnières d'une bureaucratie à la peau dure. Mieux encore, le service de réanimation du CHU de Sétif desservant un bassin de sept millions d'habitants ne dispose que de 8 petits lits. Lancé depuis un certain temps, le projet d'augmentation des capacités d'accueil du dit service à 32 lits avance à pas de tortue, au grand dam des patients et des praticiens désarmés. Pour revenir à la question des appareils de respiration artificielle, l'on nous dit que la wilaya de Sétif avec ses deux millions d'habitants n'est pas bien dotée en la matière. Selon certaines indiscrétions, l'on parle de 50 à 67 appareils. Dans le même registre, l'on apprend que le service de réanimation du CHU devrait bénéficier de 20 nouveaux appareils. La réception de ce lot est prévue, nous dit-on, dans les tous prochains jours. A propos de l'épidémie du coronavirus, le Directeur de la santé et de la population (DSP) de Sétif, Abdelkrim Dahane, dit en substance : «Les résultats des cas signalés à Djemila, Ain Azel et Draa El Miad (Ain Oulmene) sont négatifs.»