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Décryptage de la crise sanitaire mondiale : Vers un new deal vert ? (1re partie)
Publié dans El Watan le 29 - 04 - 2020

«Les plus grandes épreuves auxquelles le monde aura à faire face dans les années à venir seront la surpopulation, le manque de ressources (eau, matières premières, pétrole…), des pandémies de toutes sortes de maladies connues et nouvelles, des pollutions de toutes sortes (chimiques, air, eau, alimentation…)». Albert Einstein

L'expression ci-dessus de l'auteur de la théorie de la relativité est révélatrice, aujourd'hui, d'un désordre déjà en marche depuis la fin du XIXe siècle.
C'est ainsi que la mise en place d'un ordre mondial à la veille de la seconde guerre mondiale a connu un tâtonnement extrême. C'est dans un contexte de bipolarisation du monde sur le plan idéologique et économique que le nouvel ordre fût établi.
Près d'un siècle après le couronnement institutionnel mondial sous l'égide de l'ONU et ses différents démembrements, il y a eu éclosion d'un système mondialisé qui a fait exacerber la concurrence entre les pays au nom de la croissance économique avec la domination et l'hégémonie des firmes multinationales en quête de profits.
Parallèlement à cette donne, des tentatives pour endiguer la croissance économique, qui a engendré des dérèglements naturels, écologiques et surtout des inégalités de développement et plus particulièrement la dégradation de vie des populations (780 millions d'individus vivent dans l'extrême pauvreté, soit près de 11% de la population mondiale), de nouveaux paradigmes de développement ont été promus et entérinés par les Etats, connus sous la dénomination du développement durable (sustainable développent).
Celui-ci remet à table tous les dérèglements pour venir en aide et au secours des Etats concernant les problématiques liées à l'économique, au social et à l'écologique. Depuis le mois de décembre 2019, la Chine est frappée de plein fouet par une épidémie (Covid-19), qui s'est rapidement propagée à presque tous les pays du monde, les mettant ainsi face à une crise sanitaire sans précédent avec son lot de pertes humaines sans parler de ses graves conséquences sur l'économie mondiale.
C'est d'un désastre humain qu'il s'agit véritablement ! C'est pourquoi, et au-delà du caractère urgent et aussi dangereux de cette pandémie, nous voulons avec modestie apporter un éclairage en tentant de décrypter cette crise sanitaire. Il s'agit d'une réflexion qui s'appuierait sur des scénarii qui dessinent l'après-Covid-19. En tout état de cause, tout le monde s'accorde à dire que nous nous dirigeons vers un nouveau paradigme ; l'après-développement durable est-il déjà amorcé ? Le monde s'achemine-t-il vers un new deal vert dans le contexte du ralentissement «attendue» de la mondialisation ?
I- L'après-développement durable et les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) : Quel constat ?
Devant l'obsession aux changements climatiques, le concept du développement durable s'est vu rétréci à la dimension écologique dans le volet relatif à la réduction des gaz à effet de serre. Les rencontres mondiales des COP-21, 22 et 23 qui sont, finalement cooptées, semblent n'avoir rien apporté comme solutions à la limitation du réchauffement climatique ; des mesures et engagements des Etats qui ne sont aucunement mis en œuvre. Parmi les objectifs contenus dans le pacte mondial, certains ont une composante sanitaire ou contribueront à améliorer la santé mondiale. Vingt ans après, les institutions internationales n'ont pas beaucoup fait pour mettre en place un système de veille stratégique devant l'urgence de la gestion d'une crise ou bien une catastrophe de quelque nature qu'elle soit. L'exemple du Covid-19 en est une démonstration parfaite de l'incapacité des institutions internationales du développement durable à implémenter une stratégie mondiale pour la lutte contre cette pandémie.
De même, les populations mondiales sont livrées à elles-mêmes, confinées, sous informées et mal informées du fait de l'absence ou de la faiblesse d'un plan d'une gestion de crise et des outils nécessaires à une communication efficace. La multiplication des canaux de communication qui relaient l'information au plus haut niveau des Etats sont atteints aussi du syndrome de «l'infodémie».Beaucoup d'informations sont lacunaires, parcellaires, voire même des fake news. De plus, certaines n'ont pas eu le consensus de spécialistes en maladies infectieuses concernant les moyens de protection (port de bavettes, port de gants…). Cette crise va s'accentuer et remettra en cause, justement, les principes fondateurs du développement durable dans le monde ; l'équité intra générationnelle et intergénérationnelle se sont restées plutôt des slogans au service des hégémonistes.
A juste titre, la crise sanitaire mondiale actuelle fait redécouvrir la vraie nature des Etats et des nations devant la faiblesse des mécanismes de coopération pour endiguer la propagation du Covid-19. L'après- développement durable est déjà là pour repenser la vision de la gestion des crises auxquelles est confrontée l'humanité en particulier celles liées à la santé. Cette dernière revêt un caractère spécifique du fait que les politiques publiques dédiées doivent être pensées désormais de manière à anticiper les risques sanitaires, les mesures à prendre et surtout les stratégies qu'il convient de définir au niveau international.
Nul n'ignore que les OMD n'ont pas porté une grande attention aux questions de la santé ; l'OMS est devenue une institution chargée de financer des programmes de santé publique en fonction des urgences ; d'ailleurs sa réaction était un peu tardive. Ce n'est qu'au 3 mars 2020 que cette institution a mis en œuvre un plan stratégique de préparation et de riposte de la communauté internationale pour aider à protéger les pays dont le système de santé est fragile.
Force est de constater que l'aide et l'assistance aux pays vulnérables ne s'est pas matérialisée, l'effritement des institutions va-t-il s'enclencher ? De toute manière, la reconfiguration est déjà amorcée quand on voit que les regroupements régionaux devant cette crise n'ont pas vraiment fonctionné, aucune solidarité n'est concrétisée pour conjuguer les efforts dans le contexte de la mobilité des personnes dans l'espace européen notamment.
II- L'industrie pharmaceutique mondiale à la rescousse de la mondialisation ?
Au regard de ce qui est avancé précédemment, nous pouvons avancer que devant l'urgence d'éradiquer la pandémie du Covid-19 par la mise au point d'un vaccin, la course est déjà lancée par les laboratoires pharmaceutiques mondialement connus. Nous assisterons probablement au développement d'une nouvelle forme de mondialisation de type sanitaire. L'enjeu est important en raison des investissements que les pays vont consentir dans le cadre de la prise en charge des besoins sanitaires de leurs populations.
Dans cette optique, le PDG du groupe pharmaceutique Lilly, classé parmi les 15 premiers groupes pharmaceutiques mondiaux, déclare : «Il est nécessaire d'assurer la distribution des médicaments, rediriger la technologie existante et créer de nouveaux traitements, de nouveaux vaccins, de nouveaux tests de dépistage qui contribueront à éradiquer le Covid-19.» Une course contre la montre est engagée pour des solutions thérapeutiques. Les entreprises du médicament participent et soutiennent le développement de programmes de recherche en collaboration avec les autorités et les équipes académiques internationales afin d'accélérer le développement de thérapies, de diagnostics et de vaccins contre le Covid-19. Les laboratoires pharmaceutiques s'approvisionnent en Chine une grande partie de leurs matières premières, des vaccins, des anticancéreux, des médicaments génériques…conséquence des délocalisations opérées dans les années 80.
Cette crise sanitaire met en lumière la fragilité et la dépendance des laboratoires vis-à-vis de l'Empire du Milieu en matière de médicaments. La Chine n'est pas seulement l'usine du monde, elle est aussi sa boîte à pharmacie. Le contexte épidémique actuel renforcera à coup sûr sa position sur l'échiquier mondial. La mondialisation économique est-elle malade du Covid-19 ? L'industrie pharmaceutique viendra-t-elle au secours de l'économie mondiale ? En tout cas, la crise sanitaire a relancé le débat sur les chaînes de valeurs mondiales.
Des questionnements qui méritent d'être soulevés du fait qu'aussi paradoxalement que cela puisse paraître, la mondialisation qui a promis «la fin des territoires» ou leur «bannissement», l'on assiste aujourd'hui et surtout depuis la crise sanitaire, au retour des territoires et la résurgence du patriotisme économique et/ou des nationalismes. Le scénario envisageable dans ce sens à l'après-Covid-19 est de voir les Etats se redéployer pour asseoir leur souveraineté en tirant profit des avantages que procurent les groupes pharmaceutiques détenant des avantages compétitifs surtout dans les innovations technologiques. Voici, un défi auquel les pays se verront se lancer.
Hélas, les pays en voie de développement subiront, une nouvelle fois les déséquilibres en matière de développement en raison de la difficulté à s'insérer dans cette nouvelle chaîne de valeur mondiale. Cependant, les Etats des pays en développement devraient s'appuyer sur le potentiel humain national pour engager une dynamique de changement socio-économique et politique pour tirer profit de ce nouveau paradigme de développement, déjà à l'état embryonnaire et ce, avant son incubation. C'est ainsi qu'il est urgent de réfléchir à partir de cette nouvelle donne à mettre en place un cadre de référence devant aboutir à déceler les enjeux actuels et futurs après l'effondrement du modèle actuel. Il s'agit d'un new deal vert.

Par Dr Arezki Chenane , Docteur en sciences économiques et enseignant-chercheur et maître de conférences «A» à la faculté des sciences économiques, commerciales et des sciences de Tizi Ouzou.


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