Environ vingt-cinq laboratoires pharmaceutiques, dans le monde, sont en course pour trouver un vaccin contre le Covid-19. Des effets positifs pour lutter contre l'infection d'antirétroviraux et antipaludéen sont également annoncés. Tous ces vaccins et traitements doivent passer par un essai clinique avant qu'ils ne soient approuvés. Pour le moment, un seul vaccin expérimental, issu des Etats-Unis, est en cours d'essais cliniques. Cependant, la mise d'un vaccin sur le marché, soulignent les experts, prendra entre une année et dix-huit mois. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Les pays sont en guerre contre le coronavirus. Pour lutter contre cette infection, même si pour le moment la prévention reste la seule arme, les laboratoires font la course depuis plusieurs semaines pour trouver un vaccin ou un traitement qui combattra le Covid-19. Et, depuis, plusieurs annonces se font sur l'efficacité d'éventuels traitements et vaccins. De tous les médicaments en lice pour combattre le Covid-19, le remdesivir de l'Américain Gilead pourrait être le premier à arriver sur le marché, dans les prochains mois. L'antiviral a été développé contre d'autres virus comme Ebola et n'a encore été approuvé nulle part. Mais il a été prometteur dans le traitement de patients atteints au coronavirus en Chine, selon des médecins, et a été utilisé pour aider à soigner deux patients aux Etats-Unis et en France. Un responsable de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré également cette semaine qu'il n'y a, pour l'instant, « qu'un seul médicament dont nous pensons qu'il pourrait avoir une réelle efficacité. Et c'est le remdesivir ». Un hôpital japonais avait utilisé un médicament antigrippal, le favipiravir, pour traiter un patient infecté par le coronavirus. Le gouvernement japonais envisageait de promouvoir un tel traitement s'il s'avérait efficace. Et le ministère chinois de la Science et de la Technologie a affirmé mardi que des essais cliniques sur le principe actif du médicament avaient donné de très bons résultats pour traiter le Covid-19. Il est fourni par l'ex-champion de la photo partiellement reconverti en laboratoire pharmaceutique, Fujifilm. Par ailleurs, alors qu'un anti-paludique français est jugé prometteur, un vaccin américain est entré dans sa dernière phase d'essais cliniques. Les essais cliniques de chloroquine, un anti-paludique, menés à Marseille pour soigner les malades atteints au Covid-19 sont prometteurs et vont être étendus, a indiqué mardi le gouvernement français. Par ailleurs, plus de 25 laboratoires pharmaceutiques affirment pouvoir développer un vaccin. A Seattle, le premier essai clinique pour tester un vaccin candidat contre le nouveau coronavirus a débuté lundi, ont indiqué les autorités sanitaires américaines. Le vaccin se nomme mRNA-1273 et a été développé par des scientifiques des Instituts nationaux de santé américains (NIH) et de l'entreprise de biotechnologies Moderna, basée à Cambridge dans l'Etat du Massachusetts. Ils espèrent une disponibilité d'ici 12 à 18 mois. Le groupe pharmaceutique français Sanofi s'est associé au ministère américain de la Santé pour développer, lui aussi, un candidat vaccin, en utilisant une technologie de recombinaison de l'ADN. Elle consiste à combiner l'ADN du virus avec l'ADN d'un virus inoffensif afin de créer une nouvelle entité cellulaire à même de provoquer une réponse immunitaire. Les antigènes créés par cette opération peuvent ensuite être reproduits à grande échelle. Cette technologie est déjà à la base du vaccin de Sanofi contre la grippe. Le britannique GlaxoSmithKline (GSK) collabore également avec une biotech chinoise pour mettre à disposition sa technologie de fabrication d'adjuvants pour les vaccins contre les épidémies. Aux Etats-Unis, l'entreprise pharmaceutique Johnson & Johnson envisage aussi d'utiliser certains de ses médicaments afin de voir s'ils peuvent aider à traiter les symptômes des patients déjà infectés par le virus. Elle travaille aussi sur le développement d'un vaccin avec une version désactivée du pathogène. De son côté, l'entreprise californienne de biotechnologies Vir a isolé des anticorps de survivants du Sras pour analyser s'ils pouvaient traiter le nouveau coronavirus. Son laboratoire a déjà développé des traitements contre Ebola et d'autres maladies. Plusieurs pistes de traitement sont exploitées actuellement par des chercheurs qui espèrent pouvoir éradiquer, le plus tôt possible, ce nouveau virus. S. A.