Le Syndicat national des agences de tourisme et de voyages (SNAV) a appelé à l'adoption d'un plan national de sauvetage du secteur, paralysé du fait de la propagation de la pandémie de Covid-19, et ce, à travers l'application d'exonérations fiscales et bancaires et la création d'un fonds de garantie pour aider les agences impactées par les crises, a déclaré jeudi à l'APS son secrétaire général, Liés Snouci. Ce dernier a expliqué que le SNAV avait élaboré ce plan qui comprend huit principales propositions issues des larges consultations engagées avec les différents opérateurs de ce domaine sur les réseaux sociaux. Ce plan visant «à sortir de cette situation critique avec un minimum de pertes et à se préparer pour l'après-pandémie Covid-19» a été transmis à toutes les autorités et instances concernées, dont la cellule de crise installée au Premier ministère ainsi que le ministère du Tourisme et celui des Transports, a précisé le secrétaire général du SNAV. Le SNAV propose en outre, dans le cadre de ce plan, «l'exonération totale des agences des impôts pendant l'année en cours mais également de toutes charges sociales (cotisations sociales) en raison de l'arrêt total de l'activité». Une formule doit être trouvée, selon lui, pour octroyer des compensations financières directes aux agences afin de leur permettre de payer les salaires du personnel et préserver ainsi les emplois dans ce secteur. Le secrétaire général du SNAV a indiqué que «les agences ont payé les salaires de leurs employés au premier mois de la crise, mais elles seront dans l'incapacité de continuer à les payer les mois suivants, ce qui pourrait entraîner des licenciements et l'augmentation du taux de chômage». Le plan envoyé aux plus hautes autorités du pays revendique également des aides financières aux agences éprouvant des difficultés à continuer de payer le loyer des locaux de leurs activités, ainsi que l'ajournement du paiement des échéances bancaires pour les opérateurs ayant recouru à l'emprunt, avec l'annulation des taxes résultant de l'ajournement. Le SNAV appelle, par ailleurs, à «l'accélération de la création d'un fonds de garantie pouvant accompagner les agences en période de crise et de grève (débrayage du personnel des compagnies aériennes, des aéroports ou des contrôleurs aériens …). Ces crises et perturbations inopinées et répétées mènent à l'annulation des réservations et au remboursement des clients et occasionnent des pertes financières considérables aux agences», a précisé Liés Snouci à l'APS. Concernant les assurances, le SNAV propose de les élargir à l'assurance voyage au lieu de se contenter de l'assurance santé et l'assurance bagages. Le secteur du tourisme est parmi les secteurs les plus impactés par la pandémie de coronavirus. Du jour au lendemain, les mesures de prévention et de confinement ont causé l'arrêt total de l'activité de plus de 3000 agences de tourisme et de voyages exerçant en Algérie qui comptent, selon le secrétaire général du syndicat, quelque 30 000 postes d'emplois directs et un grand nombre de postes indirects. Le tourisme est impacté directement par 50 autres secteurs d'activité économique, comme le transport aérien et terrestre, la restauration et l'industrie alimentaire. Le responsable syndical a relevé que le chiffre d'affaires du secteur avait déjà connu «un recul considérable durant les deux dernières années, en raison du manque de liquidité, la hausse des prix des produits de base, l'instabilité politique et la distribution des logements, toutes formules confondues, ce qui a amené les clients à faire des économies et à sacrifier les dépenses de luxe». La pandémie de Covid-19 est venue aggraver la situation. Selon Liés Snouci, c'est «la goutte qui a fait déborder le vase, car elle a causé l'arrêt à 100% de l'activité du secteur». Pour lui, «cette situation de paralysie devrait se poursuivre pendant une longue période», d'autant que «la relance du tourisme est impossible en 2020, eu égard particulièrement à l'impact psychologique sur le client qui hésitera beaucoup avant de penser à voyager, en raison des effets de la pandémie».