Située juste en face de l'ex-CFA de Blida, à proximité de la zone industrielle de Ben Boulaïd et non loin du club hippique et de l'hôtel Palace, la cité des Frères Zedri ne semble pas pour autant appartenir à un périmètre urbain viabilisé. Le cadre de vie se dégrade et la cité se clochardise. L'absence de mur de clôture transforme la cité en parking de voitures le jour alors que la nuit les canidés, chats, rats et souris se disputent les amoncellements d'ordures entreposés çà et là aux voisinages des bacs à déchets débordants de détritus en état de putréfaction. Le terre-plein prolongeant le quartier en question et faisant face au CFA et de la route de Béni Tamou s'est transformé en véritable réceptacle de déchets jetés par les usagers de la route et les passants. Les bacs à ordures, de petite capacité, et qui sont au nombre de trois, de l'avis des habitants, sont insuffisants pour recevoir tous les rejets au quotidien. « Pour 600 ou 700 habitants, il faut au moins six à sept grands bacs à ordures », réclame un habitant. Crevasses, cabosses et nids-de-poule jalonnent tout le maillage des ruelles de la cité des Frères Zedri alors que les trottoirs cèdent et se fondent avec les pavés en état de dégradation avancée. « Comme vous voyez, l'hiver, il faut patauger dans les flaques d'eau qui emplissent partout les lieux ou slalomer entre les crevasses pour s'épargner quelques pièces de rechange pour son véhicule. En été, ce sont les poussières qui dominent l'atmosphère époustouflante des voisinages », lâche un habitant du quartier. Les riverains reprochent par ailleurs l'incivisme des habitants qui, en dehors du manque de programmes d'amélioration urbaine, disent-il, « ont participé à la clochardisation de cette cité pourtant située à un jet de pierre du centre-ville de Blida ». Côté actions entreprises pour remédier à cette situation chaotique, les habitants assurent que tous les chefs de l'exécutif ont été avisés, soit au nom du comité du quartier ou aussi à titre individuel. Mais à l'heure actuelle, il n y a eu aucune suite par rapport aux requêtes envoyées. Là où le bât blesse, faut-il le signaler, est cette sorte de « ségrégation spatiale » que ressentent les habitants de la cité des Frères Zedri. Il s'agit, disent-ils, du traitement sélectif par rapport aux problèmes du contribuable se trouvant dans la même situation et sur les même lieux. L'exemple de la cité des 30 Logements, dite aussi cité des Fonctionnaires, est on ne peut plus édifiant de ce traitement « double poids, double mesure ». En effet, se trouvant tout juste à une cinquantaine de mètres, cette mini cité a joui d'une enveloppe conséquente en matière de travaux d'embellissement du cadre de vie : réfections des trottoirs, pavage des ruelles, parterres fleuris…, alors qu'à quelques pas, « nous vivons une situation tout à fait aux antipodes des normes de la dignité », déplorent nos interlocuteurs.