Alors qu'on ne s'aventure déjà plus à emprunter, la nuit tombante, certains passages et ruelles, en raison de la présence de chiens errants, d'autres endroits, au centre-ville même de Blida et dans ses faubourgs, sont encore à éviter du fait de l'insécurité qui s'y installe dès la tombée de la nuit. Les habitants des quartiers populaires ou de certains sites urbains manquant d'éclairage public doivent encore savoir négocier trottoirs et ruelles étroites pour éviter les chiens errants. Ces derniers prolifèrent à proximité des parcs automobiles, oueds, cimetières et autres endroits. Plusieurs fois, au niveau de la deuxième artère principale de la cité Ben Achour, menant vers l'école primaire Melliti, des écoliers ont été attaqués en plein jour par des chiens en hargne. « Des chiens qui ont leurs propriétaires attaquent souvent des passants, mais en cas de morsure, tous les voisins s'en lavent les mains, pour se dégager de toute responsabilité. D'ailleurs, plusieurs fois ont eu lieu des prises de becs entre voisins et passagers ayant tenté de dissuader par un jet de pierre, ces chiens menaçants », affirme un parent d'élève habitant au voisinage de l'école primaire Melliti, à la cité Ben Achour. Quand il fait nuit, d'instinct, ces chiens constituent des meutes et redoublent de férocité. Cet exemple n'est qu'un cas parmi tant d'autres, puisque la même situation se reproduit un peu partout, au niveau de la zone industrielle de Ben Boulaïd, d'Ouled Yaïch, et au centre-ville même… Par ailleurs, la multiplication des actes d'agressions inquiète de plus en plus les habitants. Les travailleurs exerçant à l'extérieur du territoire de la wilaya et qui rentrent chez eux à la tombée de la nuit, évitent souvent de descendre au niveau de certains arrêts de bus. Pour certains, nous dit-on, ils préfèrent être déposés plus loin dans un endroit sûr, et emprunter un deuxième bus via un autre itinéraire, que de prendre le risque de se taper quelques balafres en y laissant argent, portable, montre et autres babioles. A partir du club hippique, sur une distance de 1000 m en passant par la gare routière, les risques d'agressions sont particulièrement redoutés. Le même constat peut être dressé sur le tronçon reliant la cité El Amir (Ouled Yaïch) à l'université de Blida, où plusieurs agressions ont été enregistrées de nuit ou tôt le matin. Le pont de Bouarfa, à deux pas du centre ville, ou encore l'échangeur de la Chiffa, sont de devenus des lieux où l'on risque d'avoir affaire à des truands de grande envergure qui n'hésitent pas à barricader la route par des troncs d'arbres, comme cela a été le cas il y a quelque temps. Le péril est réel et prend de plus en plus d'ampleur. Qu'il s'agisse d'une agression ou d'un règlement de comptes, on recourt de plus en plus à des outils tranchants. Il y a quelque mois, au niveau de la cité Ben Achour, un dangereux repris de justice a amputé d'un coup de sabre les doigts de son voisin. Que ce soit au niveau de la cité des 1000 Logements (Ouled Yaïch) ou à Bab Dzaïr (centre ville), des scènes de violence inouïe de ce genre ont été vécues plusieurs fois ces derniers mois. Ces faits auraient pu passer sous silence, si ce n'était cette prolifération angoissante de ces actes dangereux qui inquiète de plus en plus les citoyens. Sur un autre front, le phénomène de la mendicité prend également de l'ampleur, tout en arborant un nouveau visage. Sur un ton « mi-sympathique, mi- enaçant », des jeunes, plutôt bien habillés et de surcroît en bonne santé morale et physique n'hésitent pas à vous demander l'aumône prétextant un souci quelconque. Des enfants de 8 à 14 ans s'adonnent à cette gymnastique du gain facile, a-t-on ainsi constaté. Plus particulièrement, c'est l'université de Blida qui attire le plus grand nombre de ces enfants mendiants. Ces derniers de par leur âge peuvent déjouer la vigilance des agents de sécurité et quand l'occasion se présente, ils se transforment en petits filous. « On les a surpris une ou deux fois au seuil de la porte du Centre de calcul au niveau du pavillon 18, tentant de s' y introduire », note un responsable de la salle d'Internet située au même pavillon. Sur un autre registre, les actes de vol commis dans des espaces de luxe ne constituent désormais plus l'apanage des hommes. Des centres commerciaux, des superettes, aiguisent de plus en plus l'appétit de donzelles au look raffiné. « Plusieurs fois la comparaison entre le stock physique et le stock informatisé a fait ressortir des anomalies de calcul. On ne pouvait que soupçonner des cas de vol. La vérification des caméras de surveillance nous a permis de mettre la main sur plusieurs voleuses », affirme un gestionnaire de stocks rencontré dans une superette. Ceci étant, les citoyens habitant Blida ont sans doute remarqué, ces jours-ci, une petite « accalmie » au niveau des différentes agglomérations de leur ville, d'habitude « chaudes ». Cela est dû à une plus grande sécurisation des lieux coïncidant avec la campagne électorale. Les Blidéens espèrent que cette sécurisation ne sera plus conjoncturelle…