Les souscripteurs des 174 logements socio-participatifs au quartier Skanska à Tébessa ne savent plus à quel saint se vouer. Tous les recours introduits auprès des autorités locales pour trouver une solution à leurs problèmes sont restés lettre morte. Ils ont fini par saisir la justice dans l'espoir de recouvrer leurs droits et mettre un terme aux agissements de leur promoteur immobilier privé, N. Hazourli qui, selon eux, en l'absence de contrôle de l'administration, est allé à contresens de la réglementation. En fin de semaine écoulée, une trentaine de bénéficiaires ont observé un sit-in devant leur cité pour demander la régularisation de la situation administrative pour l'obtention de leurs actes de propriété et livrets fonciers et dénoncer certaines pratiques du promoteur. En effet, selon eux, depuis son lancement en 2008, le projet comprend plusieurs irrégularités. L'apport personnel du bénéficiaire a augmenté plus d'une fois. Une augmentation qu'ils n'arrivent pas à expliquer d'autant que le prix d'un logement social participatif ne dépasse pas les 2,8 millions de dinars. «Le promoteur en question continue à exiger aux bénéficiaires des sommes supplémentaires sous menace de leur exclusion. Parmi nous, il y a ceux qui ont payé plus 3,5 millions de DA» a dénonce l'un des protestataires. Le jeune Radhouane a ajouté : «Si le projet en question a accusé un grand retard, ce n'est pas de notre faute. Et c'est le bénéficiaire qui subit les conséquences sachant que la majorité d'entre nous a payé rubis sur l'ongle la somme demandée.» Autre bémol, des acquéreurs qui avaient récupéré les clés de leurs logements sans que ces deniers ne soient réceptionnés ont saisi l'occasion pour souligner certaines anomalies dont le non-respect des échéances et des normes pour ce qui est des constructions, d'où les malfaçons et le bâclage surtout concernant des travaux de maçonnerie et de crépissage, une mauvaise boiserie, pas d'étanchéité et autres. «Ces logement nous ont été attribués inachevés. Que des murs débout» a déclaré un jeune bénéficiaire. Pour plus de précisions, nous avons pris attache avec le promoteur en question. N. Hazourli nous a fait savoir qu'un litige foncier était à l'origine d'importants retards dans la réalisation et la livraison du projet à temps remettant en cause l'agence foncière qui lui avait livré un terrain abritant des habitations de victimes du terrorisme. Aussi, la délivrance des actes de propriété aux souscripteurs serait compromise en raison de quelques contraintes administratives, rassurant que le problème est sur le point d'être résolu définitivement. Pour ce qui est des réajustements des prix, le promoteur a lié cette révision à la hausse des prix des matériaux de construction. Niant complètement avoir attribué des logements inachevés, il a affirmé que c'est à la demande de bénéficiaires voulant effectuer les travaux de finition à leur manière que ces appartements étaient cédés. Devant le mutisme de la direction de l'habitat à Tébessa, ces souscripteurs sollicitent l'intervention du ministre de l'Habitat pour le règlement de cette situation qui, selon eux, risque de perdurer encore longtemps.