Elle n'a pas bénéficié de projets de développement local depuis des années. La commune d'Aghbalou, 60 kilomètres à l'est de Bouira, peine toujours à sortir la tête de l'eau. Et pour cause, les différentes commissions de l'Assemblée populaire de wilaya (APW), aussi bien celles de l'hydraulique, aménagement, santé et investissement qualifient cette municipalité de plus de 23 000 âmes de l'une des plus démunies de la wilaya. Pourtant, cette commune était promise à un bel avenir touristique, puisqu'un projet de zone d'expansion touristique (ZET) devait y être implanté, mais c'était sans compter sur l'immobilisme des pouvoirs publics et les élus locaux. Parmi les principales revendications des villages de Aïn Zebda, Ath Hamdoun, Selloum et Takerboust, relevant de ladite municipalité, l'on citera le raccordement de leurs villages aux réseaux d'eau potable et du gaz naturel, l'éclairage public, ainsi que l'aménagement des routes qu'ils disent impraticables et la réhabilitation du réseau d'assainissement, lequel n'a pas été refait depuis les années 80, indique-t-on. À propos de l'épineux problème du raccordement au réseau AEP, de nombreux villageois, notamment ceux d'Ath Hamdoun, ont noté le fait que plusieurs demandes ont été introduites auprès des services concernés, dans l'hypothétique espoir d'un raccordement. En vain. Selon quelques citoyens de Selloum interrogés sur le sujet, les autorités de la wilaya s'étaient engagées à accélérer les travaux de raccordement au réseau d'AEP, via le barrage de Tilesdit, sis dans la commune de Bechloul. Quant au gaz naturel, ces villageois se sont dits désespérés de le voir arriver dans leurs foyers. S'agissant du réseau d'assainissement, il est dans un piteux état. Les eaux usées ruissellent de partout et font courir aux villageois, plus particulièrement à ceux d'Ath Hamdoun, un fort risque de contracter des maladies à transmission hydrique (MTH). En effet et selon certains villageois rencontrés, leurs bourgades sont abandonnées par les autorités locales. "La commune d'Aghbalou et ses diverses localités n'ont pas bénéficié de projet de développement local depuis des années." Face à cette situation, Nacer Hamoum, le P/APC de cette commune, d'obédience RCD, n'a pas caché son impuissance et réclame littéralement un "plan Marshall". "Depuis ma prise de fonction, je n'ai eu de cesse d'interpeller, voire harceler le wali au sujet des carences de notre commune", souligne cet édile. Interrogé à propos des priorités de son équipe communale, le maire insistera sur des structures de base telles que l'éclairage public, l'assainissement et la réhabilitation des routes. "Notre commune est extrêmement pauvre. Je ne le dirai jamais assez, même si on me rapproche de noircir le tableau, j'estime que je dois la vérité à mes concitoyens", a-t-il indiqué. Au sujet de la polémique née de la déclaration dans laquelle il avait affirmé que la population ne serait pas intéressée par l'organisation d'un festival de théâtre amazigh, cet élu assume pleinement cette affirmation. "Je suis pour la culture et mon parcours le prouve. Néanmoins, en mon âme et conscience, j'estime que mes concitoyens ont beaucoup plus besoin d'un cadre de vie plus agréable et des opportunités d'emploi. Telle est notre mission prioritaire", a-t-il soutenu. Et de poursuivre : "Avec les rares deniers dont nous disposons, on préfère aménager la voirie, éclairer nos rues et rendre plus propres nos quartiers." Enfin et au sujet de l'insécurité qui règne dans cette commune, son premier magistrat réitérera son appel aux services concernés, dans le but de mettre en place une brigade de gendarmerie, ainsi qu'une sûreté urbaine. RAMDANE BOURAHLA