Cinq années depuis son lancement, le projet du centre psychopédagogique pour enfant handicapés mentaux à M'Chedallah, à 40 km à l'est de Bouira, tarde à être réceptionné. Pourtant, le taux d'avancement des travaux a atteint les 95 %. Il ne reste que quelques retouches pour son inauguration. Le retard a suscité questionnement et colère de la population des six communes de la daïra, notamment les parents des enfants handicapés. Mohand Said Tarrache, en sa qualité de président de l'association des ayants besoins spéciaux Thighri de la commune de M'Chedallah, reçoit quotidiennement des dizaines de parents qui viennent s'enquérir des nouvelles du projet. «A force d'attendre depuis des années l'inauguration de l'infrastructure, il y a des enfants handicapés qui ont dépassé l'âge de la scolarisation. La majorité des parents ne peuvent plus assurer les frais de transport à leur progéniture qui doivent se déplacer quotidiennement jusqu'au centre psychopédagogique du chef-lieu de la wilaya qui est aussi saturé», dira-t-il, tout en lançant, pour la énième fois, un appel aux responsables, que ce soit au niveau local ou même à l'échelle nationale, à œuvrer pour l'ouverture, dans de brefs délais de l'infrastructure. Malgré les visites d'ex ministres de la solidarité, des walis qui se sont succédé à la tête de la wilaya et autres responsables sur le site du centre, la situation est restée la même. Leurs déplacements n'ont pas dépassé le cadre protocolaire. De nombreuses promesses ont été faites, mais qui sont restées lettre morte. Des commissions ont été même dépêchées sur les lieux, mais sans impact. Contacté à ce propos, l'entrepreneur chargé du projet décline toute responsabilité quant au retard accumulé. Selon lui, le projet a fait face à de «multiples entraves bureaucratiques». «En dépit de toutes les difficultés que nous avons rencontrées, notamment le manque de financement, l'entreprise a tout fait pour achever le projet. J'ai même vendu mes véhicules pour que je puisse payer les travailleurs et reprendre le chantier. Malheureusement, nous faisons encore face à des blocages administratifs. Nous ne pouvons pas travailler et payer les ouvriers sans les ressources financières suffisantes. Le projet a connu un arrêt de 34 mois. J'avais saisi à plusieurs reprises, via des rapports détaillés, différents responsables de la wilaya, mais en vain», déplore M. Mebarki, entrepreneur chargé du projet. Et d'ajouter que la réponse du ministère de la solidarité à son courrier datant d'avril 2018 concernant le payement d'un avenant a été positive. «La somme a été débloquée en novembre 2019. Cependant, c'est au niveau de la wilaya de Bouira que persiste le blocage. On m'a exigé d'achever tous les travaux, pour que je puisse toucher à ladite somme estimée à plus d'un milliard de centime. Il ne me reste qu'à saisir la justice». Toutes nos tentatives de joindre les responsables de la Direction de l'action sociale et de la solidarité de Bouira, qui est aussi le maître de l'ouvrage, afin d'avoir leur version, ont été vaines.