Le secteur de la santé dans la wilaya de Bouira est mal en point. Au disfonctionnement prévalant dans certaines structures de santé, notamment les services d'urgences, s'ajoute les retards dans la réalisation des projets relevant de ce même secteur. Le citoyen est doublement pénalisé. D'abord par la mauvaise qualité des soins prodiguée au niveau des polycliniques et services d'urgences, et ensuite par le fait que les projets de nouvelles structures devant améliorer les conditions de prises en charge s'éternisent. Le cas du nouvel hôpital de la commune de M'Chedallah est flagrant. Le projet en question a accusé un retard de plus d'une année. Il est à moins de 50% du taux d'avancement après plus de trois années de son lancement. Cet hôpital d'une capacité d'accueil de 120 lits, implanté à Vouaklane, au sud du chef-lieu communal de M'Chedallah, est censé prendre en charge une bonne partie des populations des communes de la partie est de la wilaya, étant donné que l'ancien EPH de M'Chedallah soit dépassé. Les travaux avancent lentement. L'entreprise chargée de ce projet a été interpellée à maintes reprises par les autorités locales afin d'accélérer la cadence, en vain. Le centre psychopédagogique pour enfants handicapés connaît le même sort. À l'arrêt pendant plusieurs mois, le projet peine à décoller. Ce centre devait être achevé et réceptionné au mois de janvier dernier. Lors de sa visite de travail, effectuée mercredi dernier, Mustapha Limani, wali de Bouira, a demandé à ce que le contrat soit résilié avec l'entreprise réalisatrice du projet. Ainsi, un autre projet de la santé qui est à l'abandon depuis quelques années. Il s'agit de la polyclinique de la commune d'Ath Lakseur, 20 km au sud-est de Bouira. Le projet a été inscrit en 2010 et un montant de près de onze milliards de centimes a été débloqué pour sa réalisation. Deux ans après, les travaux ont été arrêtés sans qu'aucune explication ne soit avancée par l'entreprise. Dans le sillage de la crise financière, le projet de la polyclinique a été touché par le gel. Cependant, l'ancien ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf lors de sa visite en décembre 2016 dans la wilaya, avait annoncé le dégel du projet en question. Près d'une année après, la population d'Ath Lakseur et d'Ath Rached ne voient rien venir. Il faut souligner que plusieurs projets de grande importance dans le secteur de la santé ont été gelés à la suite des mesures d'austérité adoptées par le gouvernement ces dernières années notamment le complexe mère et enfant et le centre de transfusion sanguine de la commune de Bouira, le centre d'hémodialyse de la commune d'Ain Bessem.