La situation perdure non seulement devant les bureaux de poste, mais aussi devant les agences d'Algérie Télécom, de la SDE et les services de l'état civil. C'est devenu partie prenante du décor de la cité, ces chaînes interminables qui commencent aux guichets des différentes structures étatiques et prennent fin sur les trottoirs, voire sur les chaussées. Algérie Poste a ravi la vedette avec ses attroupements quotidiens devant ses bureaux où la pression des foules pèse de tout son poids sur les clients. «Si le flux des salariés est plus ou moins compréhensible, notamment avec les perpétuelles ruptures de liquidités, il n'en est pas de même pour les gens qui viennent renflouer les caisses, à savoir, entre autres, ceux qui sont là pour effectuer des transferts de fonds et qui peuvent, à coup sûr, aider à atténuer de cette crise ; ils sont pourtant découragés dans leur démarche et subissent encore le pire», a déclaré Hamid N., un investisseur qui se dit capable avec ses pairs à aider Algérie Poste pour peu que la volonté soit visible de l'autre côté. La même situation prévaut à Algérie Télécom depuis des mois et ce sont encore des abonnés qui doivent faire le pied de grue pour s'acquitter de leurs redevances, un acte que l'on croit bénéfique pour l'équilibre financier de l'entreprise. Les banques, la SDE (Société de distribution du gaz et de l'électricité de l'est), les services de l'état civil font aussi partie du lot. À l'antenne principale de la ville de Souk Ahras et même avec la généralisation de l'outil informatique, le service peine à répondre aux dizaines de personnes en attente malgré un effectif en surnombre. Voici un témoignage apporté par un fonctionnaire : «Ici on commence le travail effectif à 9h00 et l'on passe d'une pièce à une autre au gré des humeurs et de la tête du demandeur du document et c'est surtout à cause de cette lenteur que les foules prennent le dessus.» Un étudiant ajoutera ceci : «Le jour où j'ai décidé de composer un dossier administratif ; j'ai dû me libérer de tous mes engagements pour une durée d'une semaine, car il est évident qu'à Souk Ahras toute pièce est délivrée après attente et l'on n'est jamais sûr d'être au bout de nos peines devant des guichets dont les préposés peuvent à tout moment les quitter pour un temps indéterminé». Avec les risques de contamination par ces temps de Covid, le phénomène est à prendre en charge. Advertisements