C'est parce que les autorités locales de Miliana (Aïn Defla) lui avaient joué un mauvais tour, que l'auteur Cheikh Mohamed Landjerit, un enseignant de l'éducation physique et sportive du lycée Ferroukhi Mustapha, à la retraite naturellement, a décidé de prendre son micro-ordinateur afin de relater la fête du Mawlid Ennabaoui, à travers un livre qu'il vient d'éditer à compte d'auteur, en dépit de sa dérisoire retraite. Son projet relatif à la création d'un festival regroupant des associations de Miliana, de Khemis Miliana, de Cherchell et de Ténès, habituées à célébrer la fête religieuse inhérente à la naissance du Prophète Mohamed (QSSL), selon leurs traditions locales, avait fait face à une sourde oreille des commis locaux de l'Etat. Cheikh Landjerit, à présent grand-père, éducateur exemplaire pour plusieurs générations, filles et garçons, devenues à leurs tours des grands-parents, demeure très attaché à sa ville natale, perchée sur le Mont du Zaccar. Deux principales attractions de la ville millénaire de Miliana qui attiraient des milliers de familles autrefois, en l'occurrence Errekb et la Fête des cerises, ont malheureusement disparu. L'Association culturelle La M'nara de Miliana avait pris l'initiative de renouer avec l'organisation de la fête religieuse du Mawlid Ennabaoui, selon la tradition locale, en faisant participer les familles milianaises et les jeunes écoliers, pour inculquer les simples actions de solidarité, vitales pour la société. Au fil des ans, l'Association La M'Nara, grâce au sérieux et à la maturité de son encadrement a peaufiné le puzzle de sa manifestation, ses couleurs, ses chants et l'esthétique de toutes les actions de cette fête. Le succès lui a valu moult invitations. Hélas, la chute aura été tragique. Aujourd'hui, l'association culturelle, découragée par les pouvoirs publics, n'est plus en mesure d'organiser la fête religieuse. Cheikh Landjerit et son équipe étaient vigilants, afin que les dangereux intrus ne s'infiltrent pas au sein de leur manifestation. La fête du Mawlid Ennabaoui suscitait le bonheur au sein des familles. Ses organisateurs faisaient apprendre aux jeunes les traditions, culturelles, historiques, sociales de leur ville, Miliana. Cheikh Mohamed Landjerit lutte inlassablement contre l'oubli. Miliana, ville d'antan, Le football milianais, Si Miliana m'était contée, Mustapha Ferroukhi, tels sont les titres des précédentes œuvres du même auteur, qui vient de nous présenter son nouveau né, El Mawlid Ennanbaoui Echarif à Miliana. Ce 5e livre de 120 pages, est édité à compte d'auteur rappelons-le. Le livre illustré par quelques photos est entamé par les citations de Goethe, Napoléon Bonaparte, et un poème de Victor Hugo. L'auteur n'oublie pas de regarder dans «son rétroviseur». Il a tenu à rendre hommage aux inamovibles gardiens du temple du Saint Sid Ahmed Benyoucef selon les termes de l'auteur. Il s'agit de Hadj Benslimane Slimane, Hadj Miliani Djegaoud-Farouzi, Hadj Mohamed Benachour-Taghrourt, Hadj Abdelkader Chérif, ces sages avaient su transmettre le patrimoine immatériel. L'auteur immortalise la tradition qui s'articule autour de la fête religieuse dans son livre. L'œuvre peut être enrichie. L'auteur nous indique l'impact économique et social que provoquait chaque année la célébration de la fête religieuse du Mawlid Ennabaoui à Miliana, et l'engouement populaire que suscitait la manifestation. A présent, cela fait désormais du passé. Les forces du mal ont réussi leur pari, entraîné. L'auteur admire l'univers des archives, pour nous faire vivre les voyages de «La M'Nara» de Miliana, afin de conquérir Alger, Tlemcen, Ain Defla. Ses passages à la télévision nationale avaient encore donné à cette fête religieuse traditionnelle milianaise une dimension qui a dépassé les frontières. Quand la mauvaise volonté des pouvoirs publics se multiplie avec l'absence de moyens matériels, il ne faut plus s'attendre à un résultat prometteur. Le sort de l'association culturelle «La M'Nara» aura été scellé par cette féroce adversité. La ville de Miliana pourvue d'une incroyable richesse culturelle au pluriel, et surtout d'un patrimoine matériel et immatériel, mérite une prise en charge sérieuse. L'auteur Landjerit Mohamed qui vient de dévoiler son cinquiéme livre, selon des «fuites», est entrain de préparer sa sixiéme œuvre. Son intitulé reste encore secret. Il n'en demeure pas moins, qu'un soutien d'une maison d'édition au Cheikh Landjerit est attendu. L'appel est lancé. Ses anciens élèves devenus des hauts cadres civils et militaires de l'Etat, ne peuvent-ils pas le soutenir dans ses démarches pour, afin qu'il ne va plus éditer ses magnifiques œuvres à compte d'auteur ? Cheikh Landjerit Mohamed devient à son tour le gardien des temples. Ses remarquables livres méritent d'être consultés, dans l'intérêt de la préservation de la mémoire. Advertisements