Celui qui étudie l'histoire du peuple sahraoui à travers les siècles passés ne sera point surpris de constater qu'à chaque fois que ce peuple est l'objet d'une menace extérieure, très rapidement il s'unit autour de ses représentants légitimes pour repousser toute agression ou tentative d'annexion et ce, quel que soit le degré de clivage ou frictions tribales internes. Après trois décennies d'attente infructueuse d'une solution politique du conflit et devant la passivité coupable de L'ONU conjuguée à l'excès de zèle du Maroc dans son attitude belliciste et provocatrice, les Sahraouis où qu'ils se trouvaient, en territoires libérés ou occupés, aux campements des réfugiés, dans les pays voisins ou en Europe, se sont levés tous, comme par un coup de sifflet, le 14 novembre 2020, dans un grand sursaut national, pour marquer de leur empreinte le déclenchement irréversible de leur deuxième guerre de libération nationale. Ils l'ont déjà fait, on s'en souvient, dans des conditions beaucoup plus difficiles à l'appel du 20 Mai 1973. 20 Mai 1973- 14 Novembre 2020: deux dates marquantes dans la lutte du peuple sahraoui. Si la première constitue le déclenchement de la lutte armée, la seconde, par contre, marque inexorablement le début de la fin définitive de l'occupation illégale du Maroc sur l'ensemble des territoires de la RASD. Alors que le monde fustigeait, condamnait, dans leur 45ème anniversaire, les odieux accords tripartites de Madrid du 14 novembre, à contrario, le peuple sahraoui bénit cette date par le port des armes en enterrant définitivement ces accords de nature illégaux et devenus caducs car dénoncés par leurs propres contractants eux-mêmes: tout d'abord par la Mauritanie qui a reconnu et signé un accord de paix avec la RASD, ensuite par l'Espagne qui reste, aux yeux des Nations Unies, la puissance administrante du Sahara Occidental, et enfin par l'occupant marocain qui a signé, malgré lui, un autre accord tripartite-le seul valable-avec le Front Polisario et le Conseil de Sécurité de L'ONU en avril 1991, accord connu sous l'appellation onusienne de « Plan de Règlement » vertébré sur les deux piliers indissociablement liés: cessez-le-feu et référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Pour mieux mesurer l'engagement, la détermination du peuple sahraoui, il est nécessaire de faire un parallélisme sur ses deux guerres de libération nationale. 20 Mai 1973: les combattants sahraouis se comptaient par dizaines, n'avaient pas d'expérience et ne disposaient à l'époque que de quelques armes rudimentaires et pour moyens de transport le dos des chameaux. 14 Novembre 2020: les combattants sahraouis se comptent par milliers, disposant d'armement hautement sophistiqué et avec la facilité de mobilité que requiert toute guerre. 20 Mai 1973: le peuple sahraoui était à 99% analphabète avec à peine une dizaine d'universitaires. 14 Novembre 2020: le peuple sahraoui est à 100% alphabétisé grâce aux campagnes estivales d'alphabétisation d'adultes, outre une scolarisation obligatoire pour tous les enfants, alors que les universitaires se comptent par milliers dans toutes les branches et spécialités. 20 Mai 1973: une absence complète de la cause sahraouie sur la scène internationale. 14 Novembre 2020: le peuple sahraoui est représenté dans tous les Continents à travers l'opérationnalité d'ambassades résidentes de la République sahraoui ou par des représentations politiques du Front POLISARIO dans la plupart des pays du monde. Autant dire s'il est vrai que le peuple sahraoui, malgré le peu de moyens dont il disposait, à pu réaliser depuis le 20 Mai 1973, de grandes victoires politiques, diplomatiques et militaires, il est tout aussi indiscutable, preuves à l'appui, qu'après l'accumulation de 47 années d'expérience dans tous les domaines et animé par cette résurrection de sa guerre de libération nationale, il est déjà à quelques pas du bout du tunnel. Pour clore ce chapitre, deux observations s'imposent pour le Maroc et L'ONU: Le Maroc, pays étranglé doublement par la crise économique et la Covid19 qui s'y propage exponentiellement, assis sur des bombes à retardement régionales et pris entre le marteau des attaques des combattants sahraouis au sud et l'enclume surchauffée du Rif au nord, doit se rendre à l'évidence que le 14 Novembre 2020 n'est plus celui de 1975 et risque d'engendrer un changement radical de son système médiéval. L'ONU, longtemps cocufiée par les canulars et prévarication du Maroc, doit prendre note de la nouvelle donne sur le terrain à savoir que la nouvelle guerre de libération nationale menée actuellement par de nouvelles générations lasses de promesses jamais tenues, de report en report sine die d'une solution confisquée, n'a pas dans son mécanisme ni freins ni marche arrière. 1. M-B Par Zenan Mohamed Brahim Représentant du Front Polisario en Slovénie Advertisements