L'ambassadeur sahraoui à Alger, Abdelkader Taleb Omar, a affirmé lundi que la lutte armée était à l'origine de la reconnaissance, par le Maroc, du Front Polisario en tant que seul et légitime représentant du peuple sahraoui, et de l'internationalisation de la cause sahraouie qui a permis la reconnaissance de la RASD par de nombreux pays. Dans une interview accordée à l'APS à l'occasion de la célébration du 46e anniversaire du déclenchement de la lutte armée sahraouie, M. Taleb Omar a expliqué que "la lutte armé menée de 1973 à 1975 contre l'occupation espagnole, puis de 1975 à 1991 contre le Maroc a contraint le régime marocain à accepter le cessez-le-feu et le plan du règlement au Sahara Occidental, mais surtout à reconnaitre le Front Polisario comme unique et légitime représentant du peuple sahraoui et en tant qu'interlocuteur en négociation. Ce combat a permis également la libération d'un tiers des territoires sahraouis, l'édification d'institutions de l'Etat, l'internationalisation de la cause sahraouie et la reconnaissance, par de nombreux pays, de la République Arabe Sahraouie Démocratique, a-t-il poursuivi. Soutenant que le Front Polisario "a puisé dans ce combat la force pour édifier les institutions de l'Etat sahraoui, en place à ce jour", le diplomate de la RASD a rappelé l'existence d'une Armée sahraouie et d'un gouvernement avec tous ses démembrements, ses wilayas et Daïras. Soulignant, en outre, les efforts du Front Polisario ayant permis "la mise en place de structures publiques d'éducation, de santé et de service ainsi que des autorités législatives, un Parlement sahraoui et des instances œuvrant tous en cohésion", il a mis en avant le rôle "des missions diplomatiques sahraouies à travers tout les continents". L'ambassadeur de la RASD a évoqué, par ailleurs, les missions onusiennes pour la surveillance du cessez-le-feu entre les armées sahraouie et marocaine en attendant le recouvrement de la liberté et de l'indépendance". Le peuple sahraoui demeure, en dépit de la diaspora, unifié pour le soutien du Front Polisario et attaché au principe de l'autodétermination" malgré des tentatives de Rabat de stigmatiser l'image du Polisario dans les fora internationaux dans le but de dissimuler ses violations continues à l'encontre du peuple sahraoui dans leur territoires occupés, a déclaré le diplomate sahraoui. La célébration du 46e anniversaire du déclenchement de la lutte armée sahraouie, "nous donne l'occasion de méditer tous ces acquis, qui renforcent notre détermination à aller de l'avant...et cette lutte finira incontestablement par donner ses fruits", a-t-il soutenu. Dans le même sillage, Abdelkader Taleb Omar a mis en exergue l'évolution des capacités de l'armée sahraouie tout au long des années de trêve, rappelant la sortie de plusieurs promotions de jeunes bénévoles, tout niveaux scolaires confondus, formés dans les différentes écoles militaires, auxquelles s'ajoute l'expérience acquise et fructifiée par les Sahraouis ayant participé à la guerre de libération. Des combattants qui, a-t-il dit, "en dépit de la supériorité de l'armée marocaine en nombre et en moyens ont poussé l'ennemi a recourir au mur et aux mines pour se protéger". "Nous sommes pour la paix et nous nous engageons avec l'ONU pour ce faire mais opter pour la paix n'est pas synonyme de faiblesse", a-t-il tenu à dire. Les Sahraouis célèbrent aujourd'hui le 46e anniversaire du déclenchement de leur lutte armée sous la conduite du Front Polisario, unique et légitime représentant du peuple sahraoui, un mouvement de libération pour le droit à l'autodétermination. Le 20 mai 1973, un groupe de combattants sahraouis avait décidé d'attaquer le poste espagnol d'El Khanga, à l'est de la ville de Smara. Cette opération annonçait alors le déclenchement de la lutte armée dans le Sahara occidental, suivant les résolutions prises dix jours avant, soit le 10 mai, lors du congrès constitutif du Front Polisario, qui avait décrété dans son texte fondateur que "c'est par le fusil que la liberté sera arrachée". L'Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) devait faire face à partir de la fin de l'année 1975 à l'invasion militaire marocaine, lors de laquelle des armes lourdes avaient été utilisées parallèlement au bombardement, par l'aviation, des populations, ciblant des femmes, des enfants et des personnes âgées, morts au napalm et au phosphore.