La clôture de la dixième édition des journées théâtrales El Fordja de Koléa, organisée par le Mouvement théâtral de Koléa (MTK) a été marquée d'abord par une grande émotion et ensuite par la présence des illustres figures du théâtre et du cinéma algériens, en l'occurrence Saïd Hilmi, Chafia Boudraâ, Abou Djamel, Krikèche et Mme veuve Raïs. Nous avons également noté la présence de la responsable de l'ONDA, le président de l'association culturelle Lumière, le poète Annani et les membres de quelques associations locales. Le directeur de la culture de la wilaya de Tipaza faisait partie de ce lot de personnalités invitées pour la circonstance. Le ballet de Sidi Bel Abbès avec ses 5 musiciens, ses danseuses et danseurs, a été chargé d'animer l'ultime spectacle programmé. Les planches de l'amphithéâtre de l'Ecole nationale des impôts (ENI) de Koléa a abrité ce spectacle, de surcroît riche en rythmes, couleurs et costumes, qui a emballé l'assistance juvénile. Les spectacles présentés lors de cette édition se sont avérés de bonne qualité,ce qui explique l'engouement constaté pendant les représentations. Lors de la clôture de la 10e édition qui s'est déroulée en hommage à Raïs Abdelhalim, chacun évoquait quelques passages du monologue présenté la veille par le comédien humoriste Kaouane Lamri, venu de Sétif. Il a laissé des « cicatrices » grâce à la pertinence de ses textes. Les grands artistes algériens présents lors de la cérémonie de clôture avaient été honorés symboliquement par le MTK. L'assistance était ravie de revoir les stars algériennes, bien qu'affaiblies par le poids de leur âge, remonter sur scène. Bien qu'il a perdu son frère il y a moins d'une semaine, et en dépit de sa maladie, le longiligne Abou Djamel a déclaré à l'assistance qu'il n'est pas encore mort, et il lui reste à jouer son rôle dans le dernier acte d'un film « Je vous remercie, dit-il, mais pour réussir, il faut réunir trois critères, à savoir : la confiance, la volonté et la solidarité. Youcef et le MTK sont arrivés à cet objectif, grâce à leur sérieux », enchaîne-t-il. Chafia Boudraâ s'est mise à genou pour remercier le public qui est demeuré debout en applaudissant la talentueuse comédienne. « Ma raison de vivre, c'est le public et l'oxygène que je respire c'est l'art », dit-elle. Les larmes aux yeux, « je tiens à vous dire tout simplement que je suis six fois arrière-grand-mère, et je vais célébrer mon 75e anniversaire, le 22 avril prochain », ajoute-t-elle. Mme Raïs a remercié les organisateurs de cette 10e édition pour avoir pensé à son défunt mari, très connu par le public algérien à travers les écrans. Saïd Hilmi a tenu à être présent à cette cérémonie. « Madame, je vous considère comme une sœur, a-t-il dit, mais dites-leur que Raïs était plus qu'un ami pour moi, car c'est grâce à lui que j'ai pu jouer certains rôles n'est-ce pas ? », conclut-il. Le président de l'association Lumières a pu achalander la bibliothèque communale de Koléa, en la transformant en une superbe salle d'exposition, qui a mis en évidence certains repères du cinéma algérien et a permis aux jeunes de découvrir les visages des artistes et comédiens algériens durant les quarante dernières années. Youcef Taouint a déclaré à El Watan que « l'édition s'est déroulée dans des conditions satisfaisantes grâce à un nouveau mode d'organisation initié par la wilaya de Tipaza et le soutien de nos amis que nous avons sollicités ». Devant l'assistance, il a également tenu à remercier même les personnes qui continuent à entraver les actions essentiellement culturelles et éducatives engagées par son association, en donnant rendez-vous à tout le monde pour la 11e édition en 2006.