En globalité, le président de l'organisation patronale a indiqué que cette rencontre a été une occasion pour «donner notre point de vue sur les priorités à porter sur la réforme du système bancaire afin que les banques puissent jouer leur rôle et accompagner la relance économique». Qualifiant la rencontre entre le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et le patronat d'«historique», le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), Sami Agli, a appelé les pouvoirs publics à une réaction rapide et à la mise en place d'un plan d'urgence afin de sauver les entreprises. Revenant sur la rencontre du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avec le patronat, qui a eu lieu la semaine dernière et à laquelle la CAPC a pris part, Sami Agli l'a qualifiée d'«historique» et de «première» dans le pays. Cette rencontre est caractérisée par «une atmosphère de transparence» dans laquelle les patrons ont fait part au président de la République de «l'inquiétude sur la situation économique actuelle» et aussi «partagé la vision sur la manière dont nous pouvons participer à la réussite du plan de la relance économique tracé par les autorités», a souligné M. Agli dans une déclaration à El Watan. En globalité, le président de l'organisation patronale a indiqué que cette rencontre a été une occasion pour «donner notre point de vue sur les priorités à porter sur la réforme du système bancaire afin que les banques puissent jouer leur rôle et accompagner la relance économique». «Nous avons exprimé aussi notre opinion sur la reprise de confiance face à cette atmosphère de crainte qui caractérise ceux qui décident et veulent investir», a-t-il ajouté. Donnant plus de détails, Sami Agli a souligné qu'ils ont partagé avec le Président leur vision «pour aller vers une économie moderne, appuyée par le digital et la débureaucratisation, une économie rapide à travers les start-up ainsi que l'économie classique qui basée sur l'industrie et l'agriculture». En priorité, notre interlocuteur nous a expliqué que durant cette rencontre, ils ont «passé en revue avec le Président la situation des secteurs qui sont dans l'urgence, à savoir le BTPH, les services et le tourisme et les PMI-PME». Face à cette situation difficile, «nous avons discuté comment faire de l'année 2021 l'année de relèvement de la relance économique. Et là, nous avons évoqué l'importance de mettre un plan d'urgence économique, en plus des mesures prises durant les premiers mois de l'année 2020», a-t-il fait savoir. «Il faut donner des chances à l'entreprise par un réel accompagnement et un plan de sauvetage.» Tebboune encourage la production des produits subventionnés Le président de la CAPC n'a pas manqué d'afficher sa crainte en indiquant que «ce plan de relance économique est le plan de la dernière chance». «Si par malheur ce plan n'atteint pas ses objectifs, avec cette ampleur de la crise, celle-ci prendra d'autres dimensions et aura un impact sur tout le pays», a-t-il averti. Car, a-t-il rappelé, «l'année 2019 a été une année blanche sur le plan économique ainsi qu'une crise politique, et l'an dernier, la Covid-19 et la baisse des prix du pétrole ont eu un impact direct sur la situation économique du pays». Mais aujourd'hui, «nous sommes appelés à innover, en réformant l'administration qui doit être un chantier prioritaire», a-t-il plaidé. S'exprimant sur la réaction du chef de l'Etat concernant la situation économique, M. Algi a indiqué que «le Président a été très sincère et nous a mis à l'aise, nous avons senti une sincérité dans son discours». Il a expliqué que le président Tebboune a exprimé, lors de ses orientations, «son souhait et ses encouragements pour aller vers des secteurs prioritaires, à savoir l'agriculture en amont et en aval». Dans ces domaines, M. Agli a indiqué que le Président a souligné la disponibilité de l'Etat à accorder des avantages fiscaux dans le dommaine de l'agriculture et la transformation ainsi que des financements allant à 90% par les banques. L'industrie aussi est concernée, car le chef de l'Etat a appelé les patrons à renfoncer les investissements dans les prochaines années. Abdelmadjid Tebboune a aussi encouragé «les investisseurs à aller vers les secteurs des produits subventionnés et de la nécessité de renverser la balance en allant vers la production locale, à l'instar de la poudre de lait ou de la filière des grains, tels que le soja, blé et maïs», a fait savoir le président du CAPC. «Le chef de l'Etat a affiché une volonté de rompre avec les anciennes pratiques, à savoir une économie basée sur la rente, et d'aller vers une économie numérisée», a-t-il encore poursuivi. Sami Agli a estimé que ce qui peut être «encourageant aussi pour la communauté des affaires, c'est le report de tout ce qui est agréments, licences et autorisations, qui ont été attribués en 2020 et qui sont arrivés à échéance, en reportant les engagements bancaires d'une année ou plus afin de permettre aux entreprises de respirer». Pour ce qui est du foncier, le président du CAPC a souhaité que les lois soient promulguées rapidement afin que les attributions du foncier reprennent, sachant qu'elles sont bloqués depuis mars 2020. Par ailleurs, il a plaidé pour mettre fin aux entraves bureaucratiques, qui constituent une «réalité amère et un danger pour l'économie». «Nous ne pouvons pas créer de la richesse avec un poids bureaucratique de ce niveau, c'est- intolérable», a-t-il regretté. Enfin pour le président du CAPC, le plus important en ce moment est d'aller rapidement vers la réalisation de ces instructions. «Sachant que le temps c'est de l'argent, nous sommes en train de perdre un temps précieux.» «Quand nous voyons ce qui se passe dans le monde, où la compétition est devenue féroce, nous devons réagir dans cet écosystème mondial où nous devons être acteurs et nous ne devons pas en subir les conséquences», a-t-il souhaité. Pour le président du CAPC, «l'heure est à la mobilisation et être acteur et non spectateur». «Nous devons être unis et notre patriotisme économique doit être primer, comme il l'a été chez nos parents lors de la guerre de libération» Selon lui, «notre histoire nous a appris que le meilleur est venu après les crises profondes. Certes, l'année 2020 est classée comme ‘‘l'une des pires années de l'humanité'', mais avec l'apparition des vaccins, nous sommes optimistes», a-t-il estimé. Advertisements