Plus de la moitie de la population d'El Kouif, 40 km au nord de Tébessa, habite dans la région de Tbaga à quelques encablures du chef-lieu de daïra. Les mechtas d'El Gara, Aïn Chadjera et autres vivent dans des conditions qualifiées de moyenâgeuses. Ils ne disposent d'aucune commodité ni infrastructure de base. Pas de service de santé ni bureau de poste ni école, mais ce qui hante le plus cette population marginalisée, composée de petits agriculteurs qui vivent modestement de l'élevage et de la culture céréalière, est sans aucun doute la pénurie d'eau. Cela fait une décennie que ces habitants souffrent du manque de cette matière vitale. Un dénuement extrême dans lequel vivent ces villageois qui se retrouvent dans l'obligation d'acquérir chaque trois jours une citerne d'eau, vendue à plus de 1500 DA. Bien qu'un château d'eau ait été réalisé et les douars raccordés au réseau d'AEP, l'eau n'a jamais coulé des robinets à ce jour. Chose qui a suscité beaucoup d'interrogations chez les riverains qui commençaient à douter s'il s'agissait d'un projet fictif accusant pleinement les Assemblées populaires qui se sont succédé à El Kouif. «On ne comprend rien, les conduites d'eau sont arrivées jusqu'à nos maisons, mais il n'y a pas d'eau. Nous sommes allés voir l'actuel P/APC pour connaître le problème, mais aucune information ne nous a été donnée», a dit à El Watan Tidjani B. «Nous appelons les autorités locales à trouver une solution à notre problème de toujours, car nos vergers et nos bêtes meurent de soif», a-t-il déploré. Par les temps d'intempéries, les habitants restent dans leur maison et les élèves sont obligés de sécher les cours à cause de l'impraticabilité de l'unique chemin reliant leurs douars à la route goudronnée se trouvant à plus de 3 km. Une piste boueuse, traversée par six petits oueds représentant un danger imminent en cas de crues. L'unique chemin enclavant totalement cette bourgade a fait que les habitants trouvent d'énormes difficultés à se rendre à la ville d'El Kouif. Cette situation catastrophique n'a pas laissé insensibles les familles de Gheniat, Mouala, Boukoucha et Bouchiha qui n'en finissent pas de réclamer auprès des autorités locales l'amélioration du cadre de vie, sans aucune suite. «Le chef de daïra n'a jamais mis le pied ici malgré nos sollicitations pour venir voir dans quelles conditions vivent les habitants de ces douars», a déclaré Salah G., un habitant de Tbaga. Malgré la réalisation d'un projet pour faire sortir cette bourgade de son isolement pour plus 30 millions de dinars à travers la construction de six passerelles sur les oueds qui traversent cette route, au bout de quelques années, ces infrastructures bâclées se sont effondrées. A l'instar des autres localités déshéritées de la wilaya de Tébessa, les habitants de la région de Tbaga attendent une réaction de la part des autorités locales, à leur tête le nouveau wali de Tébessa, Mohamed El Baraka Dehadj, pour une prise en charge de leurs revendications dans la cadre du développement des zones d'ombre. Advertisements