Il est de notre devoir, en cette symbolique journée du 8 mars, fête de la femme, de vous exprimer de vive voix toute notre gratitude et nos vœux les plus sincères en cette occasion. Nous nous permettons en cette journée internationale de la femme de contribuer à travers ce modeste écrit à vous rendre un vibrant hommage pour toutes les tâches que vous accomplissez avec bravoure, patience, courage et amour pour un monde que vous voulez meilleur. S'il y a des êtres qu'il faut chérir, ce sont vous. S'il y a des êtres qu'il faut aimer, ce sont encore vous. S'il y a des êtres auxquels il faut vouer un grand respect, il n'y a nulle autre que vous. Vous êtes incontournables et indétrônables de la place qui vous sied merveilleusement aussi bien dans la famille que dans la société. Combien de fois ne vous a-t-on pas vu pleurer sous cape ? Vous souffrez en silence dans votre solitude. Vous taisez vos tristesses pour ne pas perturber la gaieté familiale. Vous aimez partager et semer les graines du bonheur autour de vous, même si vos cœurs sont ravagés par le chagrin. Vous préférez garder votre calme au lieu de vous révolter. Vous nous grondez sans aucune méchanceté. Qui d'autres, en ce monde, que vous pourraient nous donner vos conseils pour parfaire notre éducation et aspirer à une vie meilleure ? Qui d'autres que vous pourraient nous féliciter quand nous réussissons et nous soutenir quand nous échouons ? Vous adoucissez nos ennuis. Vous vous levez tôt le matin, vous trimez toute la journée et vous dormez tard la nuit afin d'organiser notre présent et préparer notre avenir. Vous prenez grand soin de nous. A notre réveil, vous avez déjà accompli plusieurs tâches : mis nos petits déjeuners sur la table, repassé nos vêtements froissés, ciré nos chaussures salies. Vous êtes nos plus douces mamans. Avant de partir à l'école, vous attachez les lacets de nos souliers défaits la veille. Par des gestes tendres de vos mains magiques, vous arrangez nos tenues vestimentaires et nos cheveux ébouriffés. Vos baisers, d'avant nos départs au collège, sont d'une chaleur et d'une tendresse inégalées. Vos voix chaudes, nous disant «au revoir, mon ange», résonnent dans nos oreilles tout le long du trajet nous menant au lieu d'instruction. Vous êtes de formidables et gentilles mamans. Vous ne nous laissez jamais partir sans nous gratifier de vos uniques et incomparables sourires. Nous passons la journée loin de vous, quoique brève, elle nous est dure à vivre. A notre retour, vous nous grondez parce que nous n'avons pas fermé nos cartables et avons maculé nos vêtements. «Regardez-moi ce singe !», s'exclame chacune de vous avec mansuétude en voyant le sien. Que nous sommes heureux d'être vos adorables singes ! Même si vous nous passez un savon, il y a toujours le vrai savon qui nous attend dans la douche. Nous éprouvons un réel bonheur quand vous nous frottez avec. Nous dînons ensemble. Vous nous aidez à faire nos devoirs avant d'aller au lit. «Dors bien ! Bonne nuit mon cœur !», nous disiez-vous en nous submergeant de câlins. Vous êtes les seules à avoir deux cœurs chacune. Vous êtes des donneuses de la vie. Pour toutes ses raisons et beaucoup d'autres nous vous aimons. Ô ! Toi qui es sorti des entrailles de la femme ! Pourquoi tant de haine contre elle ? A la femme A toute femme à travers le monde ! A celle qui est particulièrement maltraitée. Etes-vous née pour être humiliée par celui que vous avez enfanté ? Etes-vous le mal du monde ? Etes-vous la déchéance de l'homme pour qu'il vous fasse souffrir ? Que non ! Nous sommes meurtris de vous voir violentées par des personnes qui vous doivent la vie. Nous sommes peinés de vous voir subir toutes sortes de violence. De la violence conjugale à la violence spirituelle, en passant par toutes les autres qui vous sont infligées, nous ne pouvons que les condamner avec la plus grande vigueur. Au cours de votre vie, vous êtes soumises aux diktats des mâles. Oui, à celui de vos proches : père, oncle, frère, fils… de l'inconnu et de votre époux. La promesse n'est pas un engagement éternel. L'homme, qui vous a promis avec insistance et assurance devant des témoins et pas des moindres de ne jamais vous battre, s'est permis toute honte bue de violer son serment en vous humiliant verbalement et en vous frappant sans aucune retenue. «Chaque peine mérite salaire», dit le proverbe. Vous travaillez, mais il vous prive de votre salaire pour le dépenser à sa guise. Il exerce sur vous une violence économique. La sentence proverbiale citée plus haut n'a aucun sens pour lui. Vous êtes victimes de tout harcèlement de sa part : appels téléphoniques incessants, écrits communicatifs sur internet, envois de cadeaux indésirables… Vous êtes mises en quarantaine, car vous avez osé transgresser la loi, sa loi. N'ayant pas les mêmes croyances que lui, il vous ridiculise. Lui, l'auteur de toutes ces violences pense que tous vos actes et vos droits sont des délits. Pour toutes ces raisons et beaucoup d'autres, je l'invite à revoir le statut multidimensionnel de la femme que vous êtes dans toute votre grandeur. Vos prouesses au service de la patrie et de l'humanité témoignent de votre aptitude à accomplir plusieurs tâches. Vous êtes l'être visible et l'héroïne invisible de toutes les guerres de libération. Vous avez transporté le courrier de vos frères combattants et vous vous êtes armées d'un courage extraordinaire pour les faire passer sous le nez des soldats de l'occupant. Vous avez soigné, cuisiné et lavé les vêtements de vos compatriotes. Vous avez prouvé de jour en jour que vous représentez la cheville ouvrière de la lutte de libération. Vous vous êtes acquittées d'une responsabilité historique et noble pour libérer la patrie du joug du colonisateur. Vous êtes l'écrivaine renommée, la chercheuse scientifique obstinée, la sportive résolue, la pharmacienne écoutée, la gestionnaire appliquée … et le docteur émérite qui mène un combat contre la montre pour sauver des vies humaines. Pour toutes ses raisons et beaucoup d'autres, nous vous aimons. A notre enseignante Vous êtes investie d'une mission noble, difficile et passionnante : éduquer à la maison si vous êtes mère, instruire à l'école en votre qualité d'enseignante. Vous vous acquittez excellemment de la première, vous menez parfaitement la deuxième. Durant les moments d'instruction que nous partageons, nous avons pu constater que vous agissez sur nos esprits et nos cœurs avec une intelligence qui n'a d'égale que votre bonté. Votre voix audible, claire et mélodieuse véhiculant un savoir qui vient à chaque instant faire de nos cervelles des têtes bien faites et non pas bien pleines. Nous ne pouvons dissimuler toute la joie et le bonheur que nous éprouvons à venir avec empressement, vous retrouver chaque matin pour entamer de nouvelles activités pédagogiques que vous êtes la seule à savoir prodiguer. Nous savons que vous vous faites un point d'honneur de pourvoir l'Algérie, notre patrie, d'hommes et de femmes conscients de leurs devoirs collectifs et individuels pour hisser le drapeau national plus haut dans le concert des nations. Votre action s'inspire de cet idéal pour lequel vous donnez toute votre vie pour le réaliser. Bravo ! Vous avez choisi et préféré à tout autre métier, celui d'éducatrice. Pour toutes ses raisons et beaucoup d'autres, nous vous aimons. Votre tâche ne se limite pas à illuminer par l'instruction l'esprit des enfants de votre patrie seulement, mais aussi à éclairer de la même lumière ceux des autres à travers le monde. Comment ? Vous ne le savez pas ! En enseignant dans d'autres pays que l'Algérie ou à votre insu, un de vos élèves, devenu adulte, exerce un métier au-delà de nos frontières. Vous avez réussi à former un citoyen du monde. De là, découle l'importance de l'internationalisation de votre rôle éducatif. Pour toutes ces raisons et beaucoup d'autres, nous vous aimons. Pour clore, nous osons espérer que la femme pardonne et l'homme tolère. A ma femme, à toutes les femmes en général et celles du collège Boubaghla Saïd, en particulier.
Par Hamdane Kamel PEM de langue française Advertisements