Créer un centre de formation de jeunes et investir dans un club amateur était le défi de Mohamed Samir Sarradj, cadre d'Etat, gérant d'une société. A 41 ans, il a ce mérite d'investir dans un créneau éducatif et pédagogique. Fondée en 2015, l'Etoile sportive de Maghnia (ESM) regroupe aujourd'hui 455 athlètes dont 60 filles et un staff technique et médical de 21 membres toutes catégories confondues. Et les résultats ne se sont pas fait attendre. La saison passée, l'équipe de football féminine est arrivée en quart de finale de la coupe d'Algérie. «Au-delà de cet exploit, c'est pourvoir constituer une formation de football féminin dans une région conservatrice et avoir trois jeunes en équipe nationale, Ghania Ayadi, Meriem Chachou et Hadjer Zeggaï» dit-il fièrement. Il y a moins d'un mois, les U13 ont raflé la coupe du tournoi La Radieuse. Ce n'est pas tout, au tournoi international de Lyon en France, ils se sont classés 3e. «Mais, tous ces résultats ne nous font pas oublier le manque de moyens et d'infrastructures. Les sponsors ne se bousculent pas au portillon et les subventions ne sont pas suffisantes» confie-t-il avec un ton amer. De famille sportive, dont le père qui a évolué dans la mythique équipe de Ben Bella la SSEPM, Mohamed Samir dit ne pas pouvoir investir dans d'autres projets que celui sportif : «Nous sommes dans une région frontalière gorgée de talents, mais menacée par des fléaux sociaux ; occuper les jeunes et leur donner leur chance, une raison de vivre, c'est mon objectif.» Actuellement, il met les bases à une académie aux normes internationales, même si le club fonctionne déjà selon les règles d'une académie. «Nous ouvrons les portes à tout le monde, aux jeunes voulant faire une carrière sportive» sans oublier de rappeler la compréhension et les aides du wali de Tlemcen, du chef de la daïra de Maghnia et de la direction de la jeunesse et des sports. «Je les remercie vraiment, ils ont été réceptifs à mon projet ; aujourd'hui, ils ne sont pas déçus.» A voir le siège, le staff, les équipements et les règlements de cette académie, l'extrême ouest du pays ne peut qu'être fier d'un jeune ayant préféré l'éducation à l'argent. Advertisements