L'assemblée générale extraordinaire (AGE) des groupes Sonatrach et Sonelgaz a approuvé, mardi, la création d'une société mixte chargée de la mise en œuvre du programme national des énergies renouvelables. Le communiqué du ministère de l'Energie, qui annonce la concrétisation du projet, précise que la société sera placée sous «la supervision» du ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, ayant pris part, en tant qu'«invité d'honneur» à l'assemblée générale, présidée par le ministère de l'Energie et des Mines. Une situation imbriquée, qui confirme la dualité qui prévaut dans le secteur et laisse planer beaucoup d'interrogations quant à la mise en œuvre effective du plan national de développement des EnR. L'approbation de la création de cette société mixte (Sonatrach 50% et Sonelgaz 50%) intervient alors que le projet de création de l'entité EnR annoncée par le ministère de la Transition énergétique est en souffrance. Le processus de mise en place de cette société, considérée comme «outil majeur du lancement du programme national des énergies renouvelables», devait se faire avec l'aide des deux groupes énergétiques nationaux, à travers une participation conséquente au capital, or rien ne semble se concrétiser sur ce plan, les deux compagnies ayant opté pour leur propre entité. Dans ce contexte, que va devenir le programme annuel des 1000 mégawatts ? Le ministère de la Transition énergétique avait annoncé que dès l'achèvement des procédures de sa mise en place, la nouvelle société devra lancer un premier appel d'offres avant la fin du premier semestre 2021, avec comme objectif de réaliser 1000 MW avant la fin de l'année en cours. Le lancement du programme, qui devait avoir lieu pour en juin prochain, vient d'être retardé, a annoncé le ministre, qui a précisé sur les ondes de la radio, lundi, que le lancement se fera «au cours de l'année», sans donner de délai précis. Lors de la même sortie médiatique, le Pr Chems Eddine Chitour a clairement fait part de sa déception face aux blocages induits par la cacophonie qui prévaut actuellement dans le secteur. La création d'une entité EnR entre Sonatrach et Sonelgaz, alors même que le ministère de la Transition énergétique tente de convaincre ces mêmes groupes de constituer le capital de «la petite Sonelgaz» qu'il veut mettre en place pour permettre le démarrage effectif du programme des EnR, confirme le désordre qui prévaut, ce qui risque de compromettre encore une fois, après des années de tâtonnements, le développement des EnR. En février, le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Chems Eddine Chitour, et l'ex-ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar, avaient annoncé le lancement du processus de création d'une nouvelle société dédiée au développement des énergies renouvelables. Il s'agit d'une société par actions dont l'objectif principal est de mettre en œuvre le programme national de développement de la production de l'électricité à partir de sources renouvelables, qui vise à atteindre une capacité de 15 000 MW à l'horizon 2035, soit une moyenne de 1000 MW réalisés par an. Elle devrait être chargée, notamment, de l'élaboration des cahiers des charges et le lancement des appels d'offres à investisseurs, le traitement des offres des soumissionnaires jusqu'à l'attribution définitive, la promotion de l'intégration nationale à travers, notamment, des dispositions incitatives dans les cahiers des charges, le développement du partenariat public/privé dans le domaine des énergies renouvelables pour renforcer l'expertise locale et permettre la maîtrise de l'ensemble des niveaux du cycle des projets dans ce domaine. Advertisements